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Les relations commerciales avec le Maroc restent trop limitées

Le potentiel économique des échanges entre la Belgique et le Maroc est bien supérieur au niveau actuel d’environ un milliard d’euros par an, ont estimé mardi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, et le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, au troisième jour d’une mission économique belge présidée par la princesse Astrid.

La princesse et plusieurs responsables politiques qui l’accompagnent sont passés mardi au volet diplomatique de la mission, comprenant des rencontres avec le Premier ministre marocain Saad-Eddine el Othmani et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. « Nous voulons renforcer les liens culturels, humains et économiques avec la Belgique », a affirmé M. Othmani à l’issue de l’entretien. « Nous avons l’ambition de renforcer les relations, non seulement entre la Belgique et le Maroc, mais aussi (d’aller) une étape plus loin, dans un contexte africain », a renchéri le chef de la diplomatie marocaine après avoir longuement rencontré son homologue belge en matinée. M. Reynders a lui aussi noté de nombreuses possibilités. « Nous avons des liens culturels et historiques étendus, mais le potentiel au niveau économique et bien plus grand que ce qui est réalisé aujourd’hui », a-t-il dit, en rappelant que la Belgique abritait une communauté d’origine marocaine de plus de 500.000 personnes.

Il a insisté sur les réformes entreprises par le Maroc et qui doivent mener à la stabilité. « Je suis très heureux de voir le Maroc évoluer », a-t-il dit en se réjouissant que les Belges puissent y contribuer. Il a cité l’exemple du consortium composé du groupe belge de travaux publics Besix et de la société Travaux généraux de Construction de Casablanca (TGCC), leader marocain de la construction, qui a été retenu le mois dernier pour la conception et la construction de la tour géante de la BMCE Bank of Africa à Rabat. « Les relations commerciales avec le Maroc sont encore trop limitées », a pour sa part indiqué le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, soulignant que la Flandre représentait 86 ou 87% des exportations belges vers ce pays. « Mais nous ne parlons que de 771 millions d’euros », a-t-il dit. « Nous avons pourtant l’un et l’autre à offrir », a-t-il souligné.

Selon M. Bourgeois, le Maroc investit non seulement dans les infrastructures classiques mais aussi dans bien d’autres secteurs où les entreprises flamandes brillent, comme les énergies renouvelables et l’assainissement des eaux. M. Bourgeois s’est ainsi rendu dans la ville de Kenitra, au nord-est de Rabat, où l’entreprise louvaniste Waterleau construit une station d’épuration. La délégation belge a aussi assisté à la présentation d’un projet d’éoliennes de l’entreprise belgo-néerlandaise WindVision. Selon M. Bourgeois, le Maroc se présente de plus en plus comme une porte d’entrée vers l’Afrique, une évolution dont les ports d’Anvers et de Zeebrugge pourraient bénéficier.

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