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Les mariages forcés, une réalité en Belgique également

Les mariages forcés ou arrangés, ainsi que les mariages impliquant des mineurs, filles ou garçons, ne sont pas une problématique lointaine mais bien une réalité concrète en Belgique, ont tenu à souligner mardi l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, l’International Center for Reproductive Health (ICRH) et l’association Plan Belgique à l’occasion d’un colloque qu’elles organisaient.

De 2010 à fin 2013, 56 plaintes relatives à un mariage forcé ont été enregistrées auprès de la police belge, indiquent les organisations, tandis que, de 2009 à 2013, 3.397 demandes d’asile invoquant comme motif les mariages forcés ont été traitées par le Commissariat général aux réfugiés et apatrides.

Mais la problématique est certainement bien plus étendue sur le territoire belge que ne le laissent penser ces chiffres, indiquent les organisateurs du colloque. « Nous n’avons pas de données quantitatives globales valables » pour la Belgique, précise Els Leye, de l’ICRH, professeure à l’Université de Gand. Comme le souligne Maria Miguel Sierra, directrice de l’asbl La Voix des Femmes: « dans la majorité ds cas que nous rencontrons, les victimes ne veulent pas porter plainte. Après tout, il s’agit de porter plainte contre sa propre famille ».

Sur base d’entretiens menés en 2013 et 2014 avec des professionnels de terrain (associations, policiers, etc), l’ICRH a pu constater que la problématique des mariages forcés concerne aussi bien « les minorités ethniques installées depuis longtemps en Belgique, par exemple turques et marocaines, que les nouveaux migrants, dont les serbes et les tchétchènes ».

Les communautés Roms et les Afghans sont tout particulièrement confrontées aux mariages précoces, impliquant des mineurs, « parfois de 12 ou 13 ans », précise Els Leye. Les associations ont élaboré un « Plan d’action national 2015-2019 » reprenant des recommandations en la matière, qui doit être bientôt soumis aux politiques des différents niveaux de pouvoir. Elles y préconisent notamment, sur base des griefs exprimés par les professionnels, la mise sur pied d’un outil pour détecter les signaux révélateurs d’un possible mariage forcé.

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