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Les fouilles à l’emplacement de l’ex-parking 58 vont pouvoir se poursuivre

Le gouvernement bruxellois a décidé de permettre la prolongation, jusqu’au 30 juin prochain, des fouilles archéologiques entamées, depuis cet hiver, sur le chantier de construction du nouveau centre administratif de la Ville de Bruxelles, BruCity, a affirmé jeudi le ministre-président Rudi Vervoort.

Ce terrain situé entre les rues de la Vierge noire, de l’Evêque, des Halles et Marché aux Poulets, est le théâtre, depuis plusieurs semaines, d’une fouille archéologique qui a livré des données « de la plus haute importance pour l’histoire de Bruxelles » mais pas encore tous ses secrets.

Selon le ministre-président bruxellois, la Direction du patrimoine culturel de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine a assuré, en bonne intelligence avec le maître d’ouvrage et l’entrepreneur général, le suivi archéologique des démolitions et terrassements à 7,5 mètres de profondeur. C’est dans la zone centrale du terrain, après l’enlèvement du plateau du Parking 58, que les résultats ont été « spectaculaires ».

Les premières découvertes obtenues à ce jour sont la présence d’alluvions de la Senne datant du 16e siècle au 10e siècle; d’aménagements des berges de la Senne datant du Moyen Âge, dont un quai en pierre datant du 14e siècle et de plusieurs structures en bois plus anciennes; et la conservation des stratigraphies de multiples couches renfermant des objets archéologiques relevant d’une multitude d’artisanats et de matériaux différents dont la datation remonte au-delà du 10e siècle, probablement jusqu’au 7e siècle.

Le lieu recèle aussi un potentiel de données microscopiques contenues dans chaque couche. Leur analyse permet la reconstitution de la vie quotidienne et de l’environnement urbain au Moyen Âge.

On a en outre découvert la présence d’un affluent de la Senne, connu jusqu’à ce jour uniquement par les sources d’archives.

Par ailleurs, les conditions de préservation exceptionnelles, liées à la nature du sous-sol, permettent la mise au jour d’objets rares comme des nasses de pêche et une multitude d’objets en cuir et en bois (chaussures, peignes,…) témoignant de la vie quotidienne au Moyen Âge.

« Cette fouille offre la possibilité d’écrire un pan de l’histoire économique et sociale (activités portuaires, artisanat, maîtrise des eaux,…) de Bruxelles pour une époque pour laquelle les opportunités de recherche archéologique ont porté principalement sur des sites religieux ou castraux liés à l’élite dominante de la ville », a commenté jeudi Rudi Vervoort.

Selon M. Vervoort, il reste encore une zone à fouiller sur une profondeur variant de 1 à 2 mètres avant d’arriver au sol naturel. Cette zone renferme une multitude de données qui contribueront à la reconstitution de l’histoire de la ville. Cela justifie la prolongation des fouilles entreprises, en bon entendement avec le maître d’ouvrage,.

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