"Florennes dispose aussi d'un très vaste domaine. En outre, les F-16 y décollant et y atterrissant sont autre chose que des exercices de tirs", selon le syndicalsite Yves Huwart. © BELGA

Les chefs des deux unités F-16 demandent le « respect » pour leur personnel

Les commandants des deux unités équipées d’avions de combat F-16 ont pris mardi la défense de leur personnel, fortement sollicité, après l’incident survenu jeudi dernier à Florennes lorsqu’un chasseur de ce type a été complètement détruit au sol par un incendie causé, selon toute vraisemblance, par un tir accidentel venu d’un autre appareil et assuré que des mesures seront prises pour sanctionner une éventuelle faute grave et éviter toute répétition.

Les colonels Didier Polomé et Jeroen Poesen, qui commandent respectivement le 2ème et le 10ème wings tactiques basés à Florennes et Kleine-Brogel, rappellent, dans un message posté sur Facebook, les nombreuses missions à l’étranger menées au cours des deux dernières décennies par l’aviation belge. « L’exécution de ces missions réussies nécessite une formation continue de notre personnel, ainsi que des opérations de maintenance et de modifications constantes de l’aéronef pour qu’il soit toujours opérationnel. C’est une entreprise constituée d’actions humaines successives et les personnes sont, un jour, faillibles », ajoutent-ils.

Les deux officiers soulignent que les différentes enquêtes en cours (au nombre de trois, dont l’une confiée au parquet fédéral, ndlr) doivent déterminer quel concours de circonstances a mené à cet incident marquant. « Les mesures appropriées seront prises, à la fois pour prévenir un incident ultérieur, et pour sanctionner une éventuelle faute grave », poursuivent les colonels Polomé et Poesen. Ils appellent toutefois au respect envers leur personnel. « N’oublions pas qu’il s’agit, en définitive, de personnes qui s’engagent au quotidien pour votre et notre sécurité, et qui méritent donc notre respect. Respect parce qu’au cours de ces dix dernières années, ils ont souvent été séparés de leur foyer, pendant des mois, afin de mener à bien leur mission dans des conditions souvent difficiles » dans des conditions climatiques extrêmes et « avec un incroyable esprit d’équipe et de can do« .

Les responsables de la composante Air n’ont guère apprécié un titre du journal ‘De Standaard’ samedi sur la destruction du F-16 à Florennes. « Vous avez signalé, dans votre édition du journal de ce week-end, l’incident qui s’est produit jeudi passé sur la base aérienne de Florennes. Ongeloof op veel gezichten bij de Belgische Luchtmacht (L’incrédulité sur de nombreux visages à la Force aérienne belge): cela l’était en effet et aussi sur le nôtre quand nous avons entendu parler de l’incident. Mais l’incrédulité sur nos visages était tout aussi grande lorsque nous avons lu le titre peu respectueux de l’article: Nieuwste Belgenmop, ken je die van die ene F-16 die de andere opblies? (La dernière blague belge, connaissez-vous celle d’un des F-16 qui en fait sauter un autre).

« Comme tous les autres militaires qui donnent le meilleur d’eux-mêmes au quotidien (…) (ceux de la composante Air méritent tous notre respect et, par conséquent, nous estimons nécessaire de réagir au titre déplacé de votre article. Nous sommes convaincus que la plupart des lecteurs de votre journal de qualité seront en mesure de nous soutenir à cet égard », concluent les deux officiers.

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