Vincent Genot

Le sport comme ciment de la nation ?

Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

L’équipe belge de hockey sur gazon a assuré méritoirement sa participation à la prochaine Coupe du monde. Un chemin que devraient bientôt suivre les Diables Rouges… Et les plus optimistes de rêver à un engouement collectif des citoyens qui balaierait les clivages communautaires et éclaircirait l’horizon du pays.

Dimanche, l’équipe belge de hockey sur gazon s’est imposée en finale du 3e tour de la World League de hockey, à Rotterdam. Une victoire synonyme de participation à la Coupe du monde de La Haye, en 2014. « Magnifique prestation des Red Lions ! Le hockey belge est clairement prêt pour le top mondial », s’est même émerveillé Elio Di Rupo sur son compte Twitter. En ces moments de crise interminable, les bonnes nouvelles, même sportives, sont du pain béni pour les décideurs politiques obligés de faire passer des mesures impopulaires. Tous espèrent que les bénéfices – que le sport est supposé produire – participeront à résoudre (masquer ?) les problèmes sociaux, voire à améliorer la qualité de vie des citoyens.

En Belgique s’ajoute toujours l’aspect communautaire. En français et en néerlandais. Quand les Red Lions débutent un match officiel, ils chantent toujours la Brabançonne dans les deux langues. Avant d’être Flamands ou francophones, les Lions sont les joueurs de l’équipe nationale, fiers de porter la vareuse de la Belgique. C’est bien connu, les Coupes du Monde et autres tournois internationaux sont toujours l’occasion de célébrer sa nation, de renforcer émotionnellement cette notion – de plus en plus abstraite – de citoyenneté. Après la victoire contre l’Ecosse, Vincent Kompany, le capitaine des Diables rouges avait d’ailleurs twitté « La Belgique est à tout le monde, mais ce soir, surtout à nous ». Ce court message du footballeur était une réponse en forme de pastiche aux déclarations nationalistes prononcées deux jours plus tôt par le leader de la N-VA lors de sa victoire électorale à Anvers. A l’époque, Bart De Wever, s’était dit « amusé » par ce tweet en faveur de la Belgique. Il savait, sans doute, que cette saillie du joueur de Manchester City ne résisterait pas au cynisme de la crise.

Sur ce coup-là, on peut difficilement lui donner tort. Pour tous les amateurs de hockey, cette finale du 3e tour de la World League était un véritable régal : deux excellentes équipes, du suspens, de l’émotion, le tout couronné par une victoire finale des Red Lions. Le pied. De là à dire que la réussite de nos différentes équipes nationales va renforcer l’attachement du citoyen à la Belgique et resserrer les liens entre les différentes communautés du pays, il y a de la marge.

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Panem et circenses… La Rome antique, il y a longtemps que c’est terminé. La crise est à ce point sévère que le soufflé de plaisir et de partage offert par nos sportifs retombe très vite. Coupe du monde ou pas, il en faudra plus pour redonner de l’espoir aux citoyens qui voient chaque jour leur avenir s’assombrir dans une crise que plus personne ne semble maitriser. L’époque où le divertissement et le sport assuraient une certaine paix sociale est révolue. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir comment les Brésiliens ont déjà mal à leur Mondial.

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