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Le gouvernement annonce un plan de relance en 40 points

Le gouvernement fédéral a annoncé mercredi un plan de relance en « 40 mesures » censées offrir de nouvelles perspectives économiques à la Belgique après les efforts de rigueur réalisés en réponse à la crise.

L’objectif est d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs, de veiller à renforcer la compétitivité des entreprises et créer davantage d’emplois.

L’élaboration de ce plan, appelé à se développer au travers d’une stratégie élaborée en concertation avec les partenaires sociaux et les entités fédérées, doit sortir ses effets en 2013 mais une série de mesures seront déjà effectives à l’automne de cette année. Et cela, assure-t-on au 16, sans affecter la trajectoire budgétaire de l’exercice en cours.

Le Comité restreint a en effet bouclé dans la nuit de mardi à mercredi le contrôle budgétaire en ne déviant pas de l’objectif de retour à l’équilibre en 2015. En 2012, on continuera à s’en tenir au déficit de 2,8% pour l’ensemble du pays. L’écart de 78 millions d’euros en-deçà de l’objectif pointé par le Comité de monitoring a pu être comblé grâce notamment à la réévaluation d’une série de recettes non fiscales (licences téléphone, etc) et à la bonne tenue de la Belgique sur le marché de la dette (25 millions d’euros de charges d’intérêts en moins).

Il y a un an, à la même période précédant la Fête nationale, les institutions du pays étaient fragilisées faute de perspective. Évoquant sans la citer l’action des nationalistes de la N-VA restés en retrait après la conclusion des accords institutionnel et de gouvernement consécutifs à un an et demi de crise politique, le Premier ministre Elio Di Rupo a rappelé l’effort parcouru depuis pour « éviter les forces centrifuges ».

« En un an de temps, nous sommes passés du pessimisme à l’optimisme », a commenté le chef du gouvernement, se félicitant de la « volonté » des partis de la majorité de « sortir le pays des difficultés ».

On peut toujours dire que c’est l’effet de l’économie allemande, de l’évolution de la zone euro, de l’action de Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne, « non, je le dis, c’est le travail du gouvernement, des entreprises, l’action des épargnants en Belgique », a surenchéri le ministre des Finances Steven Vanackere, rappelant que le ‘spread’ entre l’Allemagne et la Belgique était passé de
3,5% à 1,22% depuis le mois de novembre.

Cependant, alors que le taux d’endettement flirte avec les 100% du PIB, le moment n’est pas venu de tomber dans l’auto-suffisance, a ajouté le vice-premier ministre CD&V, estimant que l’orthodoxie budgétaire participait elle-même de la relance économique. La charge de la dette atteint encore 12,2 milliards d’euros, a-t-il rappelé.

La Sécurité sociale, qui a joué son rôle protecteur pendant la crise, retrouve des couleurs, ce qui selon la ministre des Affaires sociales Laurette Onkelinx a permis de faciliter la conclusion du contrôle budgétaire. La Sécurité sociale a servi de « bouclier pendant la crise », elle constitue aujourd’hui un « levier de la relance », a soutenu la vice-première ministre socialiste, évoquant les mesures annoncées en réduction de charges pour soutenir l’emploi et le pouvoir d’achat et qui devraient produire un effet-retour.

Parmi celles-ci, le vice-premier ministre MR Didier Reynders a souligné l’importance de la réduction de cotisations sur les trois premiers emplois crées dans les PME, une mesure annoncée pour 2013 et qui sera finalement anticipée au mois d’octobre de cette année. Dans le même temps, sa collègue réformatrice Sabine Laruelle s’est réjouie de l’égalisation totale de la pension minimale des indépendants et des salariés annoncée au 1er janvier.

Outre la relance, le gouvernement a consenti une série de dépenses nouvelles en matière de sécurité, dont certaines visant à lutter contre l’impunité et l’arriéré judiciaire interviendront dès cette année dans le respect des objectifs budgétaires.

L’exécution des peines (bracelets électronique, etc) bénéficiera dès cette année de 1,1 million d’euros supplémentaires, l’aide juridique (Salduz) de 9,1 millions d’euros, a annoncé la ministre de la Justice Annemie Turtelboom. Sa collègue de l’Intérieur Joëlle Milquet peut compter sur 2 millions d’euros pour l’engagement et la formation au sein de la police. Les deux ministres Open Vld et cdH ont également pu faire passer au Comité restreint des mesures structurelles pour leurs départements.

Au rayon des dépenses 2012, un poste de 16,1 millions d’euros concerne le remboursement des employeurs qui ont continué à cotiser au régime de pension spéciale des pilotes. Ce régime déficitaire a entre-temps été intégré au régime général.

Dans son exercice, le gouvernement fédéral garde en réserve un montant de 250 millions d’euros finançant des compétences transférées aux entités fédérées. Mais se référant à l’accord de gouvernement, le ministre du Budget Olivier Chastel (MR) a rappelé que l’équipe Di Rupo continuait à négocier avec les Régions afin que celles-ci financent elles-mêmes ces compétences dites usurpées.

Le Vif.be, avec Belga

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