René Collin, Jean-Claude Marcourt, Willy Borsus et Carlo Di Antonio à la Foire de Libramont. © BELGA/Anthony Dehez

Le gaspillage alimentaire: un thème omniprésent, une problématique interpellante

Multiples conférences et tables-rondes, exposition thématique, parcours, charte avec les prestataires horeca, plan du gouvernement wallon… le thème du gaspillage alimentaire, choisi pour cette 82e édition, est omniprésent à la Foire agricole de Libramont. Une problématique qui interpelle également tant elle est susceptible de remettre en cause certaines de nos (mauvaises) habitudes.

« La lutte contre le gaspillage alimentaire est un défi mondial dans lequel la Foire de Libramont veut impérativement s’inscrire », avait justifié il y a peu son secrétaire général Jean-François Piérard, à l’annonce du thème 2016 de la Foire.

Quelques chiffres éloquents situent l’ampleur du problème: alors que d’ici 2050, la Terre devrait compter deux milliards d’êtres humains de plus et qu’environ un milliard de personnes souffrent toujours de la faim, 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont gaspillés chaque année de par le monde, soit un tiers de la production mondiale.

En considérant toutes les pertes de la fourche à la fourchette, on estime que la nourriture produite mais non consommée occupe inutilement 30% des terres agricoles mondiales et requiert en eau l’équivalent de trois fois le volume du lac de Genève.

En Belgique, chaque Wallon gaspille entre 14 et 23 kg de nourriture par an, ce qui représente 174 euros par ménage, selon les estimations.

Face à ces constats implacables et gênants, l’Union européenne a pressé les Etats-membres d’agir et la Wallonie s’est dotée, depuis 2015, d’un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire. Baptisé « Regal » (REduction des Gaspillages ALimentaires), il se décline en 17 actions prioritaires et cinq axes.

Grande distribution, transformateurs, consommateurs, agriculteurs, pouvoirs publics… tout un chacun est appelé à faire des efforts pour réduire l’ampleur du scandale du gaspillage alimentaire.

Les organisateurs de la Foire de Libramont ont pour leur part signé une charte « anti-gaspi » avec les établissements horeca partenaires de l’évènement. L’objectif est de réduire de 20% le gaspillage alimentaire à Libramont.

Au sein même de la Foire, plusieurs stands renvoient à ce thème, comme le stand officiel « Environnement Wallonie », qui illustre les principes de récupération et de lutte contre le gaspillage alimentaire et plus, globalement, du respect de l’environnement.

Outre un « bar à eau du robinet », rappelant l’excellente qualité de l’eau du robinet en Wallonie, ce stand est meublé de mobilier réalisé à partir de bois de récupération, provenant de la récolte d’encombrants de la région namuroise, explique-t-on au cabinet du ministre wallon de l’Environnement, Carlo Di Antonio.

On peut également y admirer une oeuvre imposante de l’artiste montois Alfredo Longo, qui prend la forme d’une tour composée de déchets de parcs à conteneurs surmontée d’un visage formé à l’aide de cannettes. Une série d’oeuvres de cet artiste, baptisées « The Guardian », seront prochainement installées dans plusieurs lieux en Wallonie. « Ces statues observeront nos comportements vis-à-vis de nos déchets, tels des sages qui nous rappellent à notre bon sens », annonce-t-on au cabinet du ministre wallon.

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