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Le Conseil national de sécurité confirme la réouverture, le 18 mai, des écoles, musées, coiffeurs et marchés

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La nouvelle phase du déconfinement, annoncée par la Première ministre, permet des mariages et enterrements avec trente personnes, mais pas de cérémonies. Aucun élargissement en vue pour l’instant des réunions privées. Sophie Wilmès prévient: « Il n’y aura pas de retour à la normale cet été. »

La Première ministre Sophie Wilmès a annoncé ce mercredi la deuxième phase du plan de déconfinement en Belgique. Elle a entamé la conférence de presse en appellant à la prudence: « Depuis le 4 mai, la vie quotidienne a pu un tant soit peu reprendre. Ce démarrage est progressif. Cette opération de déconfinement appelle à la prudence. » Sophie Wilmès rappelle la période difficile que nous avons traversée. « Dimanche, le silo a pu être élargi à quatre personnes. Après des semaines d’éloignement, nous en avions besoin pour maintenir notre détermination. Le maintien des distances ne nous a pas empêchés de partager l’émotion de ces instants intimes. »

Elle revient aussi sur la réouverture des commerces, le 11 mai, qui s’est globalement bien passée en dépit de files devant quelques commerces. « Dans ce cas-là, il est mieux de partir et de revenir, certainement en vue du week-end », rappelle-t-elle. Elle évoque le fait que l’on ne peut pas exclure une deuxième vague. « C’est pour cela que nous surveillons la situation jour après jour, que nous demandons de veiller aux mesures de distanciation et d’hygiène. »

La phase 2 du plan de déconfinement sera bel et bien entamée à partir du 18 mai. Elle concerne la reprise partielle des écoles. Les maternelles restent fermées et le supérieur a présenté ses propres mesures. « Ce retour à l’école entraîne de l’excitation et de l’appréhension, reconnaît la Première ministre. Nous voulons rassurer les parents, ces mesures sont prises après des conseils des experts. » C’est d’ailleurs le cas dans de nombreux pays européens. Interrogés, les trois ministres-présidents des Communautés rassurent pour leur part au sujet de la livraison à temps des masques: « tout suit son cours ».

« Beaucoup de voix se sont fait entendre ces derniers jours au niveau de la culture, poursuit Sophie Wilmès. Le déconfinement y est plus complexe à appréhender, dit-elle, car elle met les gens ensemble, elle entraîne un brassage de monde. « Ce n’est pas parce que la complexité est réelle qu’il ne faut pas la gérer. » Sophie Wilmès insiste sur son importance et son poids économique. Une réunion interministérielle a eu lieu mardi. Les musées et les bâtiments d’intérêt historiques pourront rouvrir à partir du 18 mai moyennant le respect des mesures, dont une billetterie en ligne. Pour le reste, les perspectives attendront. Un rapport sera finalisé d’ici fin de semaine pour préparer la suite du déconfinement. La Première ministre rappelle aussi que des mesures de soutien sont prévues pour le secteur: revenu de remplacement, tax shelter, Fonds d’urgence des Communautés.

Confirmation.

Les métiers de contact comme les coiffeurs peuvent rouvrir ce 18 mai également, moyennant le respect strict des mesures d’hygiène et de protection.

Les marchés de maximum cinquante échoppes peuvent être rouverts ce 18 mai également moyennant accord des autorités locales, plan de circulation et port du masque obligatoire.

Les parcs animaliers peuvent aussi rouvrir ce 18 mai avec billetterie en ligne et plan de circulation. Les cafétarias et restaurants de ces parcs restent fermés.

Les entraînements sportifs réguliers peuvent reprendre moyennent le respect des mesures de distanciation, présence d’un entraîneur et groupe de vingt personnes. Là aussi, les cafétaria restent fermées.

En ce qui concerne les mariages et enterrements, à partir du 18 mai, il sera possible d’accueillir trente personnes lors des cérémonies avec un respect strict des mesures de sécurité, mais les réceptions ne sont pas autorisées à l’issue de celles-ci. « Ce sont des moments importants de partage », justifie la Première ministre. Ce sont des événements moins fréquents que les réunions privées. » Rien n’est précisé, par contre, au sujet de l’élargissement prochain des réunions familiales ou privées, qui n’aura donc pas lieu avant le 8 juin.

La prochaine phase du déconfinement n’aura pas lieu avant cette date du 8 juin. « Nous savons que chaque ouverture entraîne des risques, dit la Première ministre. Nous sommes en étroit contact avec les experts et nous évaluons la situation. Si cette situation sanitaire évolue dans une mauvaise direction, nous devrons prendre des mesures complémentaires. »

Les perspectives pour la suite arriveront prochainement. Le plan précis sur le déconfinement sportif et culturel sera annoncé une fois que l’accord du groupe d’experts est entériné. Il en sera de même pour les restaurants, les terrasses et les cafés, les camps de l’été, les séjours touristiques.

Tout manifestation culturelle et sportive restera interdite jusqu’au 30 juin, a toutefois prévenu la Première ministre. Qui insiste: « Il n’y aura pas de retour à la normale pour cet été. »

« Le déconfinement progressif est plus délicat et subtil que le confinement », souligne-t-elle. Et il peut y avoir parfois des confusions au sujet des mesures annoncées. « Si vous avez des doutes et que vous ne trouvez pas de précisions sur le site, il faut s’en tenir à la philosophie générale qui consiste à maintenir le virus sous contrôle. Le coronavirus est dangereux et sa propagation peut être empêchée par la limitation de contacts. » Il s’agit bien d’appliquer la règle à toutes les réalités. « Nous pourrons alors avancer tous ensemble. Prenez soin de vous et des autres. »

A partir de quand pourait-on éventuellement revenir en arrière, vers un confinement? Cela dépend évidemment de la situation sanitaire. « Il faut être cohérent, explique-t-elle. Si on fait un plan de déconfinement progressif, l’idée est de rendre la liberté à nos citoyens. Rester en lockdown pendant un an est inenvisageable. » Elle rappelle les critères d’évaluation. »L’objectif est d’éviter à arriver à une saturation dans les hôpitaux. C’est un équilibre difficile à maintenir au niveau sanitaire, cela dépend des décisions prises et de la façon dont elles sont respectées. Aujourd’hui, ces indicateurs nous disent que l’on peut avancer, mais nous n’avons pas caché que l’on pourrait revenir en arrière. Cela permet à tout le monde de se rendre compte qu’il faut respecter les règles. »

A une question relative à la collocation, Sophie Wilmès répond: « La règle des quatre personnes permet de faire face à plus de situation de vie qu’une décision relative à une famille. Il y a eu des frustrations, ce n’est effectivement pas drôle. Mais on ne choisit pas. » Au sujet de l’horeca: « C’est aussi un métier de brassages, de rencontres. » Cela aussi implique des contraintes.

Tire-t-elle les leçons de la gestion politique de la crise? « J’ai pour principe de ne jamais tirer de conclusions lors d’une crise, rétorque Sophie Wilmès. Il faut du recul pour l’évaluer à sa juste valeur. Oui, la Belgique est un système institutionnel complexe. On pourrait le simplifier. » Mais autour de la table, dit-elle en évoquant la présence de Jan Jambon (N-VA) et d’Elio Di Rupo (PS), il y a des avis différents, certains voulant tout renvoyer au fédéral, d’autres aux Régions. « Mon but n’est pas de diviser », conclut-elle. Rideau.

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