
Le chèque cadeau, fossoyeur de la magie de Noël
A quelques heures du réveillon, l’angoisse monte chez certains. Ils n’ont toujours pas trouvé le cadeau idéal, du coup ils se ruent, un peu par dépit, sur le chèque cadeau. Mais ce n’est pas une bonne idée, selon un spécialiste de l’étiquette. Pour lui, mieux vaut un cadeau raté qu’un bon dans une enveloppe.
C’est un peu l’ultime bouée de sauvetage pour les personnes désespérées de trouver quelque chose à offrir à Noël. Ce n’est pourtant pas pour rien qu’il n’est pas rare qu’on s’excuse lorsqu’on l’offre, car c’est aussi, un peu un constat d’échec, car cela veut dire qu’on n’a rien trouvé de personnel à donner. Malgré cela, ils seront encore nombreux à se trouver sous le sapin. Avec les livres, les produits électroniques, les parfums et les appareils électroménagers, le bon traditionnel figure également en bonne place sur la liste des cadeaux de fin d’année les plus vendus.
Sa popularité s’explique par le fait que, à défaut d’être original, on peut difficilement faire quelque chose de mal. Un exploit en soi puisque, selon une étude réalisée par iVox en 2015, un Belge sur quatre recevra au moins un cadeau pourri au cours de la période de fin d’année. Des cadeaux revendus sur internet par la suite. Ce n’est pas pour rien que les sites de seconde main connaissent une augmentation notable autour de cette période. Quelques clics entre la dinde et le dessert suffisent pour les mettre en ligne.
Le bon cadeau, le plus pourri des cadeaux ?
Pourtant, selon Strubbe, spécialiste de l’étiquette interviewé par De Morgen, un bon cadeau n’est pas la panacée. Pour lui, mieux vaut un cadeau un peu à côté qu’un bon impersonnel. Cela montre qu’au moins on a fait un effort. Pour Strubbe la montée en puissance du chèque-cadeau se fait aussi au détriment de la magie de Noël.
« Déballer les cadeaux est une partie importante de la fête de Noël. Mais cela fait quelques années, il ne reste presque plus que des enveloppes sous le sapin de Noël. Un inconvénient supplémentaire : un tel bon indique généralement explicitement la valeur exacte du cadeau. « Et c’est toujours un peu délicat », précise Strubbe.
La seule parade, si vraiment on n’a pas le choix, pourrait selon lui être d’offrir un bon pour un magasin spécifique qui a les faveurs de la personne à qui vous l’offrez. Cela donnera au moins une tournure plus personnelle à la chose.
Il semble qu’il ne soit pas le seul à penser ainsi. Bien que 45 millions d’euros aient été dépensés en chèque-cadeau l’an dernier, leurs ventes ont tout de même baissé de 3,6 % par rapport à l’année précédente. Chez Smartbox (la société derrière Bongo), il est pour eux encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. « Le mois de décembre représente un tiers de notre chiffre d’affaires annuel. Les chiffres peuvent être considérablement améliorés dans les derniers jours de l’année. »
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