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Le Belge francophone a en moyenne cinq contacts rapprochés en dehors de son foyer

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Le Belge francophone a en moyenne cinq contacts rapprochés en dehors de sa bulle familiale, contre trois ou quatre pour le Flamand, selon le dernier rapport du groupe d’experts GEMS qui a servi de base au dernier Comité de concertation, écrivent Het Laatste Nieuws et De Morgen.

À partir du 8 mai, chacun pourra à nouveau inviter deux personnes de la même famille à son domicile. Mais, pour une partie de la population, cela ne changera en réalité rien, à en croire le dernier rapport du GEMS. Les Flamands qui ont rempli le baromètre de la motivation ont, en moyenne, près de quatre contacts étroits – sans nécessairement inclure les câlins. Les francophones en ont presque cinq. Ces chiffres sont nettement supérieurs au contact unique autorisé en plus de la bulle familiale.

« Mais c’est une moyenne », relativise le psychologue Maarten Vansteenkiste (Université de Gand), qui fait également partie du groupe d’experts. « Si vous regardez la distribution, vous voyez que quatre répondants sur dix gardent toujours leur unique contact rapproché. Il est important de le mentionner, car on entend parfois des personnes qui pensent être les seules à encore s’y tenir. Ce n’est certainement pas le cas et heureusement. »

Selon le Baromètre de Motivation, au 12 avril 2021, 29% des Belges étaient très motivés à suivre les mesures sanitaires, 21% l’étaient modérément, 23% étaient peu motivés, et 27% étaient très peu motivés. Il ne s’agit toutefois pas d’un échantillon représentatif de la population : 70% des répondants sont des femmes, et la moyenne d’âge est plus élevée que celle de la population.

Une sous-estimation

« Dans les résultats, nous contrôlons en partie cet aspect par la pondération, mais nous savons que les personnes âgées et les femmes sont plus motivées et qu’elles suivent mieux les mesures « , explique Vansteenkiste au quotidien De Morgen. « En ce sens, les résultats peuvent aussi être une sous-estimation ». La « grande étude corona » de l’Université d’Anvers révèle que 40% des répondants âgés de 18 à 35 ans ont embrassé ou serré la main à quelqu’un d’en dehors de leur foyer entre fin mars et le 6 avril.

Les résultats inquiètent les experts. Généralement, la motivation s’accroît en effet quand les citoyens éprouvent le sentiment de courir davantage de risques. Cependant, les sondages révèlent que ce n’était pas le cas durant la pause de Pâques. Vansteenkiste souligne qu’il est inutile d’édicter des mesures strictes si les gens ne les respectent pas. Aussi les chercheurs soulignent-ils l’importance d’une stratégie claire, tant à court terme qu’à long terme.

Métiers de contact

Van Steenkiste estime que certaines mesures sanitaires sèment la confusion. Ainsi, le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a toujours insisté sur le plein air, vu que les risques de contagion sont nettement moins élevés à l’extérieur. Le psychologue rappelle que l’ouverture des coiffeurs en février, une activité qui a lieu à l’intérieur, a eu un impact néfaste sur la motivation à respecter les règles. « Les gens raisonnaient que la situation devait être assez sûre et que les autres mesures n’étaient alors plus nécessaires. Je crains que cela ne joue également un rôle maintenant. Aucun seuil n’a été fixé pour les métiers de contact, mais ils ont été fixés pour tous les autres secteurs. », déclare-t-il au Morgen. (Avec Belga)

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