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L’avocat de la policière: « Un faux salut nazi »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Il justifie son geste par son jeune âge et par le contexte tendu de l’arrestation de Jozef Chovanec, à l’aéroport de Charleroi en 2018. La mort de l’homme sera au menu d’une Commission de la Chambre, présidée… par un Vlaams Belang.

La mort de Jozef Chovanec et le salut nazi d’une policière lors de son arrestation musclée, en 2018 à l’aéroport de Charleroi, continuent à provoquer de sérieux remous. Politiquement, le sujet n’est pas éteint, après le pas de côté fait pas par le numéro deux de la police fédérale, André Desenfanrs, le temps d’une enquête interne. La commission des Affaires intérieures et de la Justice de la Chambre se réunira en urgence la semaine prochaine. Ce qui ne manque pas de piquant: elle est présidée… par le député Vlaams Belang Ortwin Depoortere, un parti d’extrême droite dont le rapport aux régimes honnis du passé est souvent questionnée.

L’avocat de la jeune policière qui a effectué le salut hitlérien dans une cellule de l’aéroport de Charleroi souligne par ailleurs, dans une interview à Het Laaste Nieuws, que celle-ci regrette beaucoup son geste.« Mais cet homme n’est pas mort à cause de ce geste« , justifie-t-il. Il souligne que l’atmosphère était très tendue, après que Josef Chovanec se soit gravement blessé et ait eu un comportement agressif. « Ma cliente nie qu’elle avait des intentions racistes, précise-t-il avec le bras tendu. Je la crois. Elle était également très jeune à l’époque – 22 ans. »

La policière a été interrogée par le Comité P en mai 2018 au sujet de ce geste. « Elle a ensuite été confrontée aux images de ce salut hitlérien, dit son avocat. Elle était gênée. » Selon lui, son bras tendu était une sorte de contre-réaction: parce qu’elle a entendu Jozef Chovanec parler dans une langue étrangère, elle croit qu’il blâme la police, qu’il la traite de fasciste. « A ce moment et dans ce contexte, elle a trouvé que le salut hitlérien était drôle. Faux, bien sûr. Mais elle s’en rend compte. » La procédure judiciaire a pris du retard, ce qui expliquerait la sortie dans les médias de ces images choquantes.

Jozef Chovanec est décédé en février 2018 dans un hôpital à Charleroi, de problèmes cardiaques suite à cette arrestation et à son comportement violent. Quelques jours plus tôt, l’homme avait été placé dans une cellule de l’aéroport régional à la suite de son comportement et maîtrisé par des agents de la police fédérale. Une instruction judiciaire a été ouverte et est toujours en cours. Pratiquement tous les partis politiques ont condamné jeudi ces faits et les images sorties dans la presse.

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