Benedicte Wilders, directrice de Brussels Invest & Export, Chae-un LIM, président Small & medium business corporation (SBC) et Pascale Delcomminette, administratrice générale de l'Awex. © BELGA

La Wallonie n’a jamais autant exporté en dehors de l’Union européenne

Après un repli de 3,4% en 2015, les exportations wallonnes ont renoué avec la croissance en 2016 (+2,1%), malgré une conjoncture économique mondiale en demi-teinte, pour atteindre 39,3 milliards d’euros, selon le rapport annuel de l’agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex) publié mercredi.

Les exportations wallonnes vers les marchés situés hors Union européenne (+2,6%) ont davantage augmenté que celles à destination de l’UE (+1,9%). « Résultat: la part des pays extra-européens dans notre commerce extérieur atteint 21,9%. C’est un record absolu. Elle était de 15,4% en 2000 », souligne l’administratrice générale de l’Awex, Pascale Delcomminette, tout en précisant que ce résultat est dû à la progression des exportations wallonnes « dans quasi toutes les régions du monde », à l’exception de l’Amérique du Nord (qui avait toutefois connu une progression de 39,1% en 2015).

Ainsi, les entreprises wallonnes, dont 332 ont exporté pour la première fois sur de nouveaux marchés l’an dernier, se sont distinguées, entre autres, sur les marchés chinois (+38,5%) et russes (+5,3%), se réjouit l’Awex.

L’évolution des exportations en 2016 montre également que la Wallonie n’a pas à rougir face à la plupart de ses voisins puisque les ventes wallonnes à l’étranger se sont mieux comportées que celle des Pays-Bas (+1,8%), de l’Allemagne (+1,1%), de la France (-0,8%) et surtout de l’UE15 (-1,8%). La Flandre, par contre, se situe devant la Wallonie.

Sur la période 1996-2016, la croissance moyenne des exportations wallonnes (+5,3%) s’avère identique à celle de la Flandre, est supérieure aux résultats à l’exportation de l’UE-15 (+4,9%) et de la France (+3,8%) et est devancée par l’Allemagne (+6,0%) et les Pays-Bas (+5,7%).

Une analyse des exportations depuis le milieu des années 1990 met en lumière trois « lames de fond », poursuit Pascale Delcomminette. « Tout d’abord l’augmentation des parts de marché à l’exportation vis-à-vis de nos concurrents directs européens; ensuite la diversification géographique des exportations à l’extérieur des marchés européens traditionnels; et enfin l’orientation plus forte des exportations vers les produits à haute intensité technologique. Nous avons donc raison de continuer notre politique de discrimination positive vers ces marchés lointains et autour de ces technologiques. »

S’agissant des secteurs, les produits des industries chimiques et pharmaceutiques conservent leur place de première filière d’exportation wallonne (30,1% du total), avec une croissance de 6,4% en 2016, devant les métaux communs (12,8% du total), en perte de vitesse depuis quelques années et les restructurations massives dans la sidérurgie. Quant aux instruments d’optique et de précision (+17,2% en 2016), ils représentent désormais 5,5% du total du commerce extérieur et sont passés du 11e au sixième rang sectoriel en l’espace de six ans.

Malgré leur bonne tenue en 2016, les exportations wallonnes n’en demeurent pas moins soumises aux aléas du commerce international. Le Brexit et la politique commerciale de l’administration Trump seront suivis de près alors que les Etats-Unis et le Royaume-Uni représentent respectivement les quatrième et cinquième clients à l’exportation de la Wallonie (derrière la France, l’Allemagne et les Pays-Bas) et tandis que l’Oncle Sam ne représente rien moins que le premier investisseur étranger dans le sud du pays sur la période 2000-2016.

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