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La Vivaldi plus que jamais divisée: « Comment peut-on expliquer que personne ne soit en état de gouverner? »

Le Vif

« Si ce gouvernement ne parvient pas à trouver des accords, alors les extrêmes ne feront que grandir en 2024 », a affirmé mercredi le président de Vooruit Conner Rousseau, sur les ondes de la VRT (De Ochtend), en demandant aux partenaires de la Vivaldi de « mettre de l’eau dans leur vin » pour réformer les pensions et la fiscalité.

Mardi soir, les principaux ministres du gouvernement fédéral, réunis en comité restreint (kern) pour plancher une nouvelle fois sur la réforme des pensions, se sont quittés sans accord. Ils auraient dû y parvenir à ce moment-là, selon Conner Rousseau. « C’est vraiment exagéré », a-t-il pesté, appelant à nouveau à une réforme qui « récompense le travail ».

   Dans ce débat où rejaillit le clivage gauche-droite, « il serait très facile de rejeter la faute sur quelqu’un », a-t-il répondu concernant ce dossier aux mains de la ministre Karine Lalieux (PS). Le président des socialistes flamands ne cache cependant pas que Vooruit et le PS « pensent différemment sur certains points concernant les pensions », mais c’est le cas ailleurs aussi, selon lui. Conner Rousseau se dit contrarié par l’absence de projet de réforme fiscale, un dossier aux mains du ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V). Le récent rapport du professeur Mark Delanote constitue à ses yeux une bonne base de travail, mais le MR l’a immédiatement descendu en flammes. « Je me demande ce que certains sont en train de faire au gouvernement, si rien n’est jamais bon pour eux. Il faut pouvoir faire des concessions ».

   À ses yeux, la Vivaldi a fait du bon travail dans des circonstances difficiles lors de la crise du coronavirus, mais les sept partis doivent maintenant démontrer qu’ils peuvent consolider l’État-providence. « Tout le monde devra mettre de l’eau dans son vin. Si ça ne réussit pas, certains devront se regarder dans le miroir et se demander pourquoi ils sont dans ce gouvernement, sinon pour avoir des postes de ministres ».

   Le co-président de Groen Jeremie Vaneeckhout déplore lui aussi le manque d’avancées du gouvernement. « Comment peut-on expliquer que, deux ans après les élections, en ces temps de crise, personne ne soit en état de gouverner? », a-t-il réagi dans De Ochtend. « Nous vivons une période où les défis ne manquent pas, nous devons nous surpasser ». L’écologiste flamand dit lancer cet appel à « nos partenaires naturels », mais aussi « à ceux de l’autre côté de la table ». À la question de savoir si ce n’est pas aussi Ecolo qui jouerait l’obstruction dans le dossier des pensions, M. Vaneeckhout répond que « chacun peut se sentir concerné ». « Je remarque dans ce dossier que l’on essaie de crier plus fort que l’autre », a-t-il ajouté, pointant du doigt des présidents de parti qui entretiendraient « une atmosphère pré-électorale ». « Tout le monde devra faire preuve d’humilité et travailler dur ».

   Groen a eu maille à partir mardi avec le CD&V, dont le président Sammy Mahdi a qualifié d’effet d’annonce une proposition de la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) de taxe les surprofits du secteur de l’énergie. Là aussi, Jeremie Vaneeckhout demande aux présidents de parti un certaine retenue, pour laisser les ministres faire leur travail. Il souligne que ce dossier reviendra au moment des discussions budgétaires.

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