Egbert Lachaert et Alexander De Croo au parlement, en juillet. © Belga

La Vivaldi face à la N-VA et au Belang: la guerre des mondes

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Sur fond de gestion de la crise des inondations et des médailles à Tokyo, le pouvoir fédéral et les nationalistes s’affrontent durement. Egbert Lachaert, président de l’Open VLD, renvoie la N-VA au Vlaams Belang.

Les échanges sont révélateurs de l’âpreté de la confrontation entre le « camp belge » de la Vivaldi et le « camp flamand » de la N-VA et de sa version extrémiste, le Vlaams Belang. Sur fond de drame vécu en Wallonie et de fête nationale sportive à Tokyo, ce qui ajoute au piment de l’histoire.

Tout commence jeudi, avec ce coup de sang au coeur de l’été provoqué par les deux médailles d’or aux Jeux olympiques à Tokyo, historiques pour la Belgique. Le monde politique dans sa quasi entièreté se lève pour saluer le moment, le Premier ministre Alexander De Croo en tête. La N-VA est gênée aux entournures par cette célébration ‘belgicaine’ et le fait savoir symboliquement. Ben Weyts, son ministre flamand des Sports, salue « deux médailles d’or » sans citer les noms, mais en relevant celui de l’athlète flamande qui termine au pied du podium de l’heptathlon, Noor Vidts.

« Elle s’appelle Nafi et elle a renouvelé son titre olympique avec une grosse prestation, réagit Egbert Lachaert, président de l’Open VLD. Félicitations aussi aux hommes du hockey. » Une façon de relever le malaise, qu’il n’est pas seul à faire: de nombreux libéraux, socialistes et écologistes épinglent de la même façon la tiédeur de la N-VA.

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Avec les déclarations réitérées de son président, Bart De Wever, en faveur du « rêve » d’une réunion avec les Pays-Bas, la N-VA a retrouvé des accents très durs sur le terrain communautaire et une orientation séparatiste – destinée aussi à agresser le Vlaams Belang sur son terrain.

Dans le dossier de la gestion des inondations catastrophiques en Wallonie, le parti nationaliste ne cesse aussi de dénoncer le manque d’intervention du fédéral. Yngvild Engesl, députée fédérale N-VA, exprime ainsi le sentiment que la Wallonie a été abandonnée à son sort: « Nous accusons le fédéral, qui a suspendu sa phase de soutien le plus actif fin juillet, ils ont lâché les gens », dit-elle au Soir. Paradoxal de la part d’un parti autonomiste? « Il n’y a rien de communautaire dans notre démarche, d’ailleurs, vous savez que nous défendons les Régions. Nous disons que le fédéral a deserté… » Le débat pourrait rebondir au parlement, la N-VA le souhaite, alors que le fédéral a finalement créé une « celulle de soutien » à la Wallonie.

Lire aussi: Inondations: le fédéral enfin en soutien, les responsabilités au parlement

« Le choc de deux blocs »

C’est « le choc de deux blocs » entre la majorité fédérale et les nationalistes flamands, c’est ce que relève EgbertLachaert, président de l’Open VLD, dans une interview au Krant van West Vlaanderen, ce vendredi.

« Le niveau fédéral doit être renforcé, plaide-t-il. Sinon, la Belgique s’écroulera. Je veux donner plus de pouvoir au Comité de concertation. Il doit devenir l’arbitre. Si les Régions ne trouvent pas d’accord sur un dossier, le fédéral doit pouvoir trancher. Le Comité de concertation est l’instrument idéal pour cela ».

« Ces scissions sont le résultats de la pensée nationaliste flamande, souligne Egbert Lachaert. Pour constater ensuite que le pays ne fonctionne plus, et demander à le scinder. Nous se sommes effectivement pas pour le séparatisme, mais pour des réformes qui font fonctionner le pays (ensemble). » Sander Loones, député fédéral N-VA, s’emporte: « 6 ministres belges, 5 francophones, bruxellois et germanophones, et seulement deux ministres flamands. La Belgique patronne, la Flandre doit plier. »

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Dans une réponse ulcérée au message de la N-VA, Egbert Lachaert prolonge: « Tout le monde compétent, personne responsable. Pour ensuite tirer la conclusion: le pays est fini, scindons-le et rattachons la Flandre aux Pays-Bas. Non, Sander. Cela, vous le ferez avec le Vlaams Belang. »

C’est on ne peut plus clair. Et c’est un fameux pari: dans les intentions de vote, en Flandre, la N-VA et le Vlaams Belang ne sont pas loin de la majorité à deux, tandis que les partis flamands de la Vivaldi s’affiassent, même si le Premier ministre, Alexander De Croo, est très populaire.

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