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La vague verte impose Ecolo comme le faiseur de rois

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Au-delà des tendances forcément locales du scrutin, les verts profitent des scandales et du climat ambiant. Avec la perspective de majorités progressistes dans des communes clés ?

C’est une vague verte qui s’annonce. Dans la Région bruxelloise, à Liège, dans le Hainaut (Mons !) ou dans le Brabant wallon, Ecolo est le parti qui progresse le plus, avec des scores supérieurs parfois de 10% par rapport à ses scores de 2012. Dans certaines communes stratégiques, que ce soit à Bruxelles, Ixelles ou Liège, les verts sont en mesure de rentrer dans des majorités, voire de prendre le maïorat. Cela risque de constituer le fait majeur de ce scrutin. Là où Ecolo était au pouvoir, à Ottignies-Louvain-La-Neuve, Molenbeek ou à Watermael-Boitsfort, il conforterait sa position. Un peu partout, les verts ont su s’imposer avec un mélange de discours sur la bonne gouvernance et sur le climat pour devenir un parti pivot. Ils pourraient donner des impulsions en vue de majorités progressistes avec les socialistes, les humanistes ou Défi. En fonction des réalités locales, bien sûr.

En ce qui concerne les autres « petits » partis : le PTB, que les sondages annonçaient en forte progression, ne présentait pas des listes partout et avait volontairement fait profil bas en fin de campagne. Il progresse essentiellement dans les villes (Charleroi, Liège, La Louvière, certaines communes bruxelloises), une façon d’entamer un ancrage raisonnable. Il en va de même pour Défi, qui s’installe sans exploser en Wallonie, tout en perdant quelques plumes à Bruxelles. Le dernier larron, le CDH, bénéficie de la stratégie Lutgen : il parvient à se maintenir dans des localités symboliques grâce à ses personnalités (Benoît Lutgen à Bastogne voir Maxime Prévot à Namur, surtout, mais il prendrait aussi Ganshoren avec Pierre Kompany, père de Vincent) et devrait réussir à enrayer le discours sur sa disparition annoncée – même si, sur son nom propre, il n’attire pas fortement.

Le PS et le MR confortent certaines places fortes (dans le Hainaut pour le premier, dans le Brabant wallon), mais perdent souvent quelques pourcents – c’est davantage le cas pour le PS que pour le MR. Dans bien des endroits, ces deux partis devront composer avec les progressions écologistes ou du PTB. Le PS peut rêver de majorités progressistes, le MR a déjà rappelé qu’il pouvait parfaitement fonctionner avec Ecolo. Il n’est pas exclu non plus que des alliances PS-MR voient le jour, mais ce ne devrait pas être la tendance dominante.

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