La Sûreté de l’Etat dépose plainte après la fuite d’un rapport secret

La Sûreté de l’Etat va déposer plainte contre X après que le contenu d’un rapport secret a été divulgué dans les médias samedi, a indiqué Alain Winants, l’administrateur général de la Sûreté de l’Etat, lors d’une conférence de presse.

Des dizaines de noms d’hommes politiques étaient cités dans ce rapport. La Sûreté de l’Etat a envoyé il y a une dizaine de jours un rapport secret aux plus hautes autorités du pays, parmi lesquelles le Premier ministre et les vice-premiers ministres du gouvernement fédéral, le parquet fédéral, les Affaires étrangères ainsi que le Palais royal. Le rapport, rédigé en octobre 2012, étudie les faits et gestes d’organisations sectaires comme la Scientologie ou Sahaja Yoga. La Sûreté de l’Etat y mentionne notamment les contacts qu’ont eu certains hommes politiques avec ces organisations. Une dizaine de noms y étaient cités. Le rapport était classé secret, c’est-à-dire sous la plus haute protection.

« La divulgation de ces informations est un délit », a assuré Alain Winants, précisant que la Sûreté de l’Etat portera plainte contre X.

Selon l’administrateur général, le rapport – qui a provoqué l’émoi en raison des noms de personnalités politiques qui y étaient cités – a été réalisé dans le cadre strict de la loi. M. Winants a formellement démenti que les politiciens concernés avaient fait l’objet d’une enquête sur leurs antécédents.

« S’ils sont cités, c’est parce qu’une secte a tenté de les approcher en raison de leur fonction. Ils ont donc été les victimes plutôt que les cibles », a-t-il conclu.

Sur base de quels critères la Sûreté de l’Etat espionne-t-elle les politiques?

La N-VA demande l’audition des ministres de l’Intérieur et de la Justice ainsi que de l’administrateur général de la Sûreté de l’Etat à propos du rapport secret divulgué samedi – selon lequel la Sûreté de l’Etat vérifie si les politiques ont des contacts avec des organisations sectaires -, a fait savoir le parti samedi dans un communiqué. « La Sûreté de l’Etat justifie l’espionnage des parlementaires en affirmant que des organisations sectaires tentent d’influencer les processus de décisions, d’adapter des lois ou d’exercer leur influence », indique le vice-président de la N-VA, Ben Weyts. « Si elle juge que ces soupçons sont suffisants pour espionner les hommes politiques, alors je crains que nous soyons ou que nous puissions être suivis dans n’importe quel domaine », s’est-il indigné.

« Dans une démocratie parlementaire, le parlement contrôle le gouvernement et les institutions étatiques comme la Sûreté d’Etat. Ce n’est pas l’inverse », a-t-il poursuivi.

La N-VA s’interroge: « sur base de quels critères la sûreté de l’Etat se permet-elle d’espionner les parlementaires ? ». Le parti demande l’audition des ministres de l’Intérieur et de la Justice ainsi que de l’administrateur général de la Sûreté de l’Etat. Et ce, « non pas derrière des portes closes, mais ouvertement. Car il ne s’agit pas ici de discuter des détails d’un dossier, mais bien des règles de base de notre démocratie parlementaire », conclut la N-VA.

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