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La police est de plus en plus efficace: « Plus aucun conducteur ne passera encore inaperçu »

Kristof Clerix
Kristof Clerix Rédacteur Knack

Après les courses, un petit détour pour faire un petit coucou à son amoureux? Mauvaise idée: grâce aux nouvelles technologies, la police peut repérer plus rapidement les récidivistes aux mesures de lutte contre le coronavirus, explique Frank Schuermans, conseiller pour l’organe de contrôle des informations policières.

Quelle nouvelle technologie la police utilise-t-elle pour contrôler le respect des mesures du coronavirus?

D’une part, vous avez l’application FOCUS, qui permet aux policiers d’accéder aux bases de données de la police et d’autres organismes sur leur smartphone. Elle a été lancée il y a deux ans par la police d’Anvers et sera déployée dans tout le pays d’ici fin 2020. Cette application a fait ses preuves dans la crise du coronavirus. Elle permet de travailler plus rapidement et plus efficacement, et donc de maintenir une plus grande capacité de police sur le terrain.

Ensuite, il y a l’application CROSS, la dernière composante des bases de données policières. Avec CROSS, les policiers peuvent très rapidement voir si une personne a déjà été verbalisée. Dans le cadre du travail normal de la police, ce n’est pas aussi facile. Cependant, la police l’a développé à titre d’essai, pour les infractions au covid. Pensez aux magasins qui ouvrent leurs portes alors qu’ils n’y sont pas autorisés, aux personnes qui ne respectent pas les règles de la distanciation sociale ou qui font des déplacements non essentiels. Je prévois que plus tard la police utilisera ce système pour d’autres infractions.

Comment fonctionne CROSS précisément ?

Les procès-verbaux des infractions au coronavirus peuvent être saisis immédiatement dans l’ANG (General National Database) et sont rapidement visibles pour les autres zones de police. Si une personne est condamnée aujourd’hui à Gand et qu’elle se rend à Ostende demain alors qu’elle ne devrait pas y être, la police d’Ostende peut immédiatement voir le procès-verbal dressé à Gand. En termes d’efficacité, c’est un très grand pas en avant. Vous ne devez plus demander à la zone de police d’origine d’envoyer le procès-verbal.

Pourquoi est-ce utile ?

La police peut repérer immédiatement les récidivistes. Et cela aura un impact sur le terrain. Les policiers ne fermeront plus les yeux sur ces cas. Ils verbaliseront plus rapidement les nouvelles infractions.

Votre service est le gardien des bases de données de la police. Y a-t-il eu des plaintes concernant la crise du coronavirus?

Aucune. Nous n’avons aucune preuve que la police a outrepassé les limites.

Les agents de la zone de police Vlas (Courtrai – Kuurne – Lendelede) ont saisi une voiture après que les caméras de l’ANPR (via la reconnaissance des plaques d’immatriculation) aient enregistré à plusieurs reprises des mouvements non essentiels. Est-ce autorisé ?

Oui. Les caméras ANPR peuvent également être utilisées pour la détection. Il n’y a pas de limite à cela : elles peuvent être utilisées pour de petits vols à l’étalage, pour des crimes graves, ainsi que pour des fautes professionnelles telles que le non-respect des mesures de corona. Rien n’empêche la police de consulter l’ensemble du réseau ANPR national dans le cadre d’une enquête pour savoir si un délinquant a effectué des déplacements inutiles et pour identifier d’autres infractions. C’est le risque que court un citoyen qui se déplace en voiture. Entre-temps, chacun devrait savoir que l’on ne peut plus le faire en passant inaperçu.

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