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La pénurie de miel ne touchera pas le consommateur belge cette année

Stagiaire Le Vif

Depuis quelques semaines, la farine et l’huile font l’objet de pénuries. Mais ces deux produits ne sont pas les seuls à être impactés par la guerre en Ukraine: le miel en fait aussi partie. Si la Belgique n’en ressentira pas les effets tout de suite, ça ne saurait tarder.

La Fédération de l’industrie alimentaire belge (Fevia) a publié une étude ce mercredi 6 avril révélant que quatre entreprises sur dix pourraient suspendre ou réduire leur production dans les prochaines semaines. Plusieurs produits sont menacés, dont la farine et l’huile, qui ont déjà fait l’objet de certaines restrictions dans les magasins. Mais un autre produit est impacté : le miel.

Le miel consommé en Belgique provient en effet en grande partie de l’Ukraine, comme le confirme Nicholas Courant, porte-parole de la Fevia. Bien que l’Union Européenne soit le deuxième plus grand producteur de miel, juste derrière la Chine, elle n’est qu’à 60% autosuffisante. Conséquence: elle doit importer. Et c’est l’Ukraine qui approvisionne en grande partie l’UE. Selon les derniers chiffres de la Commission européenne (2021), l’Ukraine est le principal fournisseur de miel représentant environ 30% des importations de l’UE, juste devant la Chine aux alentours de 20%.

Le miel d’Ukraine a un atout : sa qualité. Selon les données récoltées par la Fevia, il est très pur et contient peu de sucre additionnel. C’est notamment pour ces raisons que la brasserie Lefebvre l’utilise dans ses bières. Et la grande question que la brasserie et les autres entreprises qui se fournissent en Ukraine se posent est la suivante: est-ce que l’Ukraine va pouvoir approvisionner la Belgique en miel l’année prochaine?

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La pénurie et l’augmentation des prix ne se fera en effet pas ressentir tout de suite. Étant donné que la récolte se fait deux fois par an, au printemps et en été, il n’y a pas encore d’impact visible. « Pour l’instant, c’est principalement le miel de l’année passée qui est utilisé », confirme Nicholas Courant. C’est pour cette raison que la miellerie Bijenhof assure ne pas avoir de problèmes de stock en ce moment. Seulement, il est probablement difficile pour les apiculteurs ukrainiens de récolter leur miel en ce moment. Et l’été est tout aussi incertain, parce que la guerre évolue de jour en jour. Les entreprises qui ont participé à l’étude de la Fevia recherchent d’ores et déjà d’autres fournisseurs, comme en Pologne ou même plus loin, en Chine, mais ils craignent un miel de moins bonne qualité.

Pourquoi y a-t-il peu de miel provenant de Belgique ?

En plus des problèmes d’importation, la production belge souffre également. Rares sont les pots de miel « made in Belgium » dans les supermarchés. « C’est principalement en raison du mauvais temps », explique l’entreprise Bijenhof. En effet, lorsqu’il pleut, les abeilles ne sortent pas. L’année 2021 a particulièrement été catastrophique à cause du printemps très pluvieux pour les apiculteurs belges, comparé à 2020 qui avait été fructueuse. La météo de ces derniers jours ne présage pas non plus une belle récolte de miel belge en 2022. Cette année sera donc à la fois marquée par des importations difficiles provenant d’Ukraine, et par une météo belge de plus en plus capricieuse.

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