Annelies Verlinden © Belga

La lutte contre la fraude fiscale ne sera plus une priorité absolue pour la police

Au cours des quatre prochaines années, la lutte contre la fraude fiscale ne sera plus une priorité absolue pour la police, écrit De Tijd mardi. Dans le Plan National de Sécurité 2022-2025, qui entrera en vigueur le 1er janvier, la fraude fiscale ne fait plus partie des phénomènes qui méritent une « attention particulière » de la part de tous les services de police de notre pays.

La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) défend le choix des sept autres grandes priorités, comme la drogue et la sécurité routière. La fraude sociale grave et organisée, telle que l’abus de prestations sociales, reste également une priorité absolue pour la police.

Le plan sera présenté aux entités fédérées lors de la Conférence interministérielle de vendredi.

Dans la majorité fédérale, le groupe PS à la Chambre s’insurge et prévient : « le PS n’apportera pas son soutien à un plan de sécurité au rabais sur la fraude fiscale« , a déclaré son chef de groupe Ahmed Laaouej dans une réaction à Belga. « Cela me choque quand on voit qu’un nouveau scandale éclate chaque mois. Les deux ministres (Verlinden et Van Quickenborne, Justice, ndlr) doivent revoir leur copie et replacer la fraude fiscale dans le top 7, qui peut devenir un top 8. Ce plan n’a pas été concerté au niveau du gouvernement. »

Pour les socialistes flamands, il s’agit d' »un très mauvais signal ». « Le nouveau plan d’action de la police sape l’esprit de l’accord de gouvernement qui dit que nous devons lutter contre la fraude fiscale sur tous les flancs », a estimé le député Joris Vandenbroucke. « Ce gouvernement veut lever 1 milliard d’euros d’ici 2024. Vooruit mettra tout en oeuvre pour atteindre cet objectif. »

Ecolo-Groen n’est pas non plus satisfait. « Nous ne sommes pas du tout d’accord avec la liste des priorités telle qu’elle est présentée aujourd’hui. La fraude fiscale grave et les infractions environnementales méritent à juste titre une plus grande attention et ne doivent pas être rayées de la liste des priorités », réagit la députée Cécile Cornet. « Nous demanderons des explications aux ministres Verlinden et Van Quickenborne, mais nous demandons surtout au ministre Van Peteghem de s’expliquer sur cette option et de l’infléchir, car cela constitue un mauvais signal. Il en va de la crédibilité de son plan de lutte contre la fraude fiscale et sociale. »

À l’inverse, Tim Vandenput (Open Vld) comprend les choix effectués. « Il y a trop peu de policiers et il y a de nouveaux défis tels que la cybercriminalité qui nécessitent une attention et des ressources supplémentaires », a-t-il déclaré à Belga. M. Vandenput préfère se tourner vers les inspecteurs des finances. « Ils peuvent encore mieux détecter la fraude, de sorte qu’ils font déjà une partie du travail. »

« Une telle orientation est incompréhensible, surtout après les Pandora Papers« , a pour sa part réagi le député d’opposition Marco Van Hees (PTB), dans un communiqué. « Mais c’est dans la continuité de la politique d’une Vivaldi qui, manifestement, préfère traquer les travailleurs malades de longue durée. »

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