La flambée des factures d’énergie, un noeud politique: plusieurs pistes vont être étudiées

Trouver une réponse face à la flambée des factures d’énergie est loin d’être évident. Si plusieurs pistes ont été proposées, les ministres de l’Énergie et des Finances doivent encore les étudier et procéder à une analyse technique de chacune d’elles. Le sujet reviendra la semaine prochaine à l’agenda des discussions gouvernementales.

L’approche, dans son ensemble, doit être la plus large possible. Elle doit, par exemple, inclure une réflexion sur la question des factures d’acompte, a-t-on précisé. Interrogé jeudi à la Chambre, le Premier ministre a indiqué les trois principes qui guideront l’action du gouvernement: des mesures temporaires, ciblées et durables pour les finances publiques. La première exigence semblait sonner le glas d’une réduction linéaire de la TVA pour diminuer le poids des factures pour les ménages.

Les ministres du gouvernement fédéral s’adressent également à leurs collègues régionaux. Les entités fédérées opèrent également des prélèvements sur les factures, a-t-on rappelé. Elles peuvent en outre participer à la solution en favorisant encore une meilleure isolation des logements, par la stimulation des énergies renouvelables et en rendant celles-ci plus accessibles.

Plusieurs pistes envisagées

En octobre, dans le cadre du budget 2022, le gouvernement avait déjà décidé de mesures pour diminuer la facture énergétique des ménages à bas revenus, soit quelque 2 millions de Belges, en prolongeant le tarif social élargi et en octroyant un chèque de 80 euros. A l’époque, l’opposition avait déploré un oubli de la classe moyenne. A plus long terme, une réforme de la facture via les accises et l’introduction d’une norme énergétique doivent également permettre de maîtriser les prix. Les experts s’attendaient à une normalisation après l’hiver, mais il est apparu que les prix ont continué de grimper en raison de l’indisponibilité de plusieurs centrales nucléaires françaises, de la reprise économique et de la situation géopolitique, a expliqué la ministre de l’Energie. Et désormais, ce sont également les ménages à revenus moyens qui rencontrent des difficultés pour payer leur énergie.

« Pour les ménages de la classe moyenne qui ont un contrat variable ou ont vu leur fournisseur d’énergie faire faillite, la facture énergétique est également de plus en plus difficile à payer. Des mesures sont nécessaires. Celui qui, aujourd’hui, change de contrat payera jusqu’à des centaines d’euros en plus par mois. Cette situation est intenable, il faut agir », a souligné Mme Van der Straeten vendredi.

Gains et TVA, une analyse poussée

L’analyse qu’elle réalisera en concertation avec son collègue des Finances portera sur la situation des ménages et des entreprises et sur l’impact financier pour l’Etat en vertu du principe selon lequel « personne ne peut s’enrichir grâce à la crise ». En d’autres termes, les gains réalisés par les producteurs d’énergie et les recettes supplémentaires de TVA seront passés au crible.

Plusieurs pistes sont sur la table: le ministre des Finances a proposé entre autres choses une réduction temporaire de la TVA de 21% à 6%, soutenue dans l’opposition par le PTB (qui la souhaite pérenne), tandis que le PS est favorable à un chèque énergie de 200 euros aux ménages à revenus moyens et que le MR a mis en avant un système de cliquet inversé.

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