Jean Claude Marcourt, Francois Cornelis (RACB) et Bernie Ecclestone. © Belga - NICOLAS LAMBERT

La couleur rouge PS du circuit de Spa-Francorchamps

Le Vif

Qui tire les ficelles au sein du circuit de Spa-Francorchamps ? Certainement pas la Ville de Spa, qui n’y a plus aucun représentant. Plutôt le PS, qui est majoritaire au sein du conseil d’administration. Et surtout le ministre de l’Economie, Jean-Claude Marcourt.

Il a beau porter son nom, les liens qu’entretient Spa avec le circuit s’arrêtent là. Le tracé préféré de nombreux pilotes de F1 ne se situe pas sur les terres de la commune, mais bien sur celles de ses voisines, Stavelot (surtout) et Malmedy (un peu). Ceci explique pourquoi la Ville n’a plus aucun représentant au sein du conseil d’administration du circuit, depuis que ce dernier n’est plus géré par une intercommunale mais par une société anonyme de droit public. A l’époque, le MR n’avait pas jugé bon d’y envoyer un Spadois…Cela avait fait grincer des dents. Après tout, Francorchamps est à l’origine d’une bonne partie de ses retombées touristiques. A l’étranger, la « perle des Ardennes » fait moins parler d’elle pour son eau que pour ce terrain de jeu pour bolides. Mais même en coulisses, les autorités locales ont apparemment peu de liens avec celles du circuit.

Qui tient, dès lors, les rênes de cette institution ? Sur papier, le boss du conseil d’administration, c’est François Cornélis. Ancien CEO de PetroFina, vice-président du comité exécutif de Total, actuellement patron d’Elia ad intérim et président du Royal automobile club Belgium (RACB). En 2012, il a succédé à Etienne Davignon, qui siégeait jusqu’alors comme président, mais qui reste encore administrateur.

Peu de ténors au CA

Les deux hommes remplissent au sein du CA les places disponibles pour le CDH. Société anonyme de droit public oblige, tous les sièges sont en effet distribués en application de la clé D’Hondt. Logiquement, c’est le PS qui a récolté le plus de postes. Cinq, précisément, contre trois pour le MR, deux pour le CDH et deux pour Ecolo.

Les mandats actuels courent jusqu’au 12 mai prochain. Certains administrateurs (Jean-Marie Happart, André Denis…) ont fait savoir qu’ils souhaitaient rempiler. Mais à ce stade, les grands marchandages n’ont pas encore commencé. Leur voeu pourrait être facilement exaucé : ces places ne sont pas parmi les plus courues. Les réunions ne sont pourtant pas fréquentes, mais il n’y a pas de jeton de présence payant à la clé.

D’ailleurs, au moment de la constitution du CA en 2011, tous les partis n’y avaient pas envoyé des ténors. Thierry de Bournonville (bourgmestre de Stavelot), André Denis (à l’époque conseiller provincial) et Michaël Vanloubbeeck (ex-échevin à Theux) pour les libéraux, Jean-Pol Gérard (Ensival) et Thomas Rulmont (Theux) pour Ecolo…

Côté PS, on retrouvait l’ancien patron de Francorchamps, Jean-Marie Happart, mais aussi des noms moins connus : Claude Grégoire (ex-bourgmestre de Jalhay), feu Jacques Devergnies (Loterie nationale), Laurence Christians (cheffe de cabinet adjoint de Paul Magnette) et Ludivine Gauthier (élue à Ath). Cette dernière est aussi cheffe de cabinet adjoint de Jean-Claude Marcourt. Cela n’est pas un hasard. La Région wallonne détient près de 76% des parts de la société et, en tant que ministre de l’Economie, il est forcément aux premières loges. Marcourt aime d’ailleurs à rappeler que les activités de Spa-Francorchamps, c’est au total 2 000 équivalents temps-plein générés et 4,5 millions de retombées (recettes TVA, sécurité sociale, précompte professionnel et taxes communales). Le socialiste apprécie par contre moins qu’on lui parle d’autres chiffres : en 2013, la société affichait un bénéfice de 833 000 euros. Mais cumulé aux pertes précédentes, le déficit pesait toujours un peu plus de 15,1 millions…

Mélanie Geelkens

Dans Le Vif/L’Express de cette semaine, dix pages Spécial Spa : « Qui y détient le pouvoir ? »

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