La Belgique va avoir son agence spatiale
Le conseil des ministres a approuvé vendredi la création d’une agence spatiale interfédérale, a annoncé la secrétaire d’Etat à la Politique scientifique, Elke Sleurs. Cette nouvelle structure, qui impliquera les Régions, doit permettre à la Belgique de faire face à concurrence internationale dans les grands projets spatiaux.
L’Agence spatiale interfédérale belge (ISAB) sera opérationnelle dès l’année prochaine et regroupera tous les moyens et le personnel fédéraux consacrés au secteur.
La collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA) constitue depuis longtemps le champ d’action principal de la politique spatiale belge. Le secteur traverse depuis peu une période de changement. L’Union européenne a acquis des compétences en la matière, y consacre des budgets importants selon le principe de concurrence. Or, ce sont souvent les grands acteurs européens qui décrochent les contrats industriels importants, y compris les sous-contrats dont la Belgique a souvent bénéficié.
« Si on ne bouge pas, la Belgique risque de perdre des contrats spatiaux », a averti Mme Sleurs.
Le secteur compte une soixantaine de sociétés, emploie quelque 2.000 personnes et génère un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros.
L’ISAB exercera les tâches actuellement dévolues au SPP Politique scientifique (Belspo) dans ce domaine, au Haut représentant belge pour la politique spatiale, à certains services du SPF Mobilité et du ministère de la Défense, etc.
Cette réforme a suscité des appréhensions en Wallonie qui craint de perdre une partie des retombées industrielles des projets européens en raison d’une répartition communautaire. Le secteur de l’industrie aéronautique et spatiale recense près de trois fois plus d’emplois en Wallonie qu’en Flandre.
Les ministres chargés de l’espace des 22 États membres de l’ESA et du Canada doivent tenir leur réunion annuelle jeudi et vendredi prochains à Lucerne (Suisse).