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La Belgique risque-t-elle un black-out ?

Le Vif

Le pays fait face à la mise à l’arrêt de Doel 3 et de Tihange 2 pour des raisons de sûreté nucléaire, et à la mise à l’arrêt de Doel 4 pour un problème technique non nucléaire. Cela représente une indisponibilité de 50% du parc nucléaire qui fournit plus de la moitié de l’électricité belge. Ce qui fait craindre à certains un black-out.

Après l’annonce par Electrabel de la mise à l’arrêt du réacteur de Doel 4 et sa probable indisponibilité jusqu’au 31 décembre 2014, « la situation est tendue et va se compliquer au fur et à mesure que l’hiver approche et que les températures baissent », a réagi jeudi la secrétaire d’Etat à l’Energie Catherine Fonck. L’annonce d’Electrabel affecte « la sécurité d’approvisionnement de la Belgique, en particulier pour cet hiver », a confirmé la secrétaire d’Etat.

Les différentes centrales mises à l’arrêt combiné à un hiver rigoureux font qu’il existe un risque de black-out dans notre pays, confirme la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG). Une panne de courant d’une heure sur tout le territoire belge lors d’un jour ouvrable et à un moment où toutes les entreprises sont actives coûterait environ 120 millions d’euros, estime le Bureau fédéral du Plan dans son étude « Calcul des black-out en Belgique: une évaluation quantitative des pannes de courant » publiée en mars. Les dégâts que cela occasionnerait aux familles sont intégrés à ce total. Les ménages, bien qu’ils ne créent pas de valeur économique pure, peuvent être très affectés par une telle panne étant donné qu’ils ne pourraient pas s’adonner à leurs loisirs comme ils le souhaitent. C’est après 18 heures que les familles souffriraient le plus d’être privées : le coût pourrait atteindre jusqu’à 8 millions d’euros par heure. La consommation électrique des ménages se fait en effet principalement en soirée pour s’éclairer, cuisiner ou encore regarder la TV et utiliser son ordinateur.

Une panne qui durerait plus de huit heures pourrait plonger le pays dans le chaos. Cela entraînerait un plan catastrophe puisque les générateurs d’urgence ne sont pas faits pour tourner durant des heures. Cela pourrait aussi mettre en danger la sécurité et le fonctionnement quotidien. Des personnes plus faibles, comme celles qui résident dans des maisons de repos par exemple, pourraient être particulièrement touchés, car très dépendants des appareils électriques.

Lorsque le courant est coupé, ce n’est pas seulement les lumières qui s’éteignent. Les transports en commun sont aussi à l’arrêt, les feux de circulation et les signalisations également. Internet et la téléphonie sont fortement perturbés. Il n’y a pas non plus de chauffage, même si vous vous chauffez au gaz puisque votre maison ne sera plus alimentée. Les stations de compression qui pousse le gaz dans les tuyaux seront à l’arrêt puisqu’elle fonctionne à l’électricité.

Elia, le gestionnaire de réseau, tient cependant à relativiser les risques de black-out. Il indique que si une situation « potentiellement difficile » est possible en cas de grand froid, la Belgique est assurée de pouvoir s’approvisionner en électricité chez ses voisins à hauteur de 3.500 mégawatts. La CREG rappelle également l’existence, en cas de risques de coupures d’électricité, d’accords entre le gestionnaire du réseau haute tension Elia et de grands consommateurs industriels d’électricité afin de diminuer la consommation.

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