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« La Belgique est le malade de l’Europe »

« La Belgique, après des querelles politiques interminables, est devenue le malade de l’Europe », déclare le président de la N-VA, Bart De Wever, dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, dont Le Soir, Sud Presse et De Standaard reprennent lundi des extraits.

M. De Wever s’en prend notamment à la monarchie, affirmant que « le Roi ne pense pas comme nous », et estime que les Wallons, et en particulier les socialistes, « bloquent toutes les réformes sensées ».

A propos des négociations en cours, M. De Wever déclare: « Si nous entrons dans un tel gouvernement, nous courons le risque de perdre les prochaines élections. Nous avons été élus parce que nous prônons des réformes radicales. »

Quant à la monarchie, elle joue le jeu des francophones, selon le président de la N-VA. « Le problème, c’est que le Roi joue encore un rôle politique. Pour nous, Flamands, cela pose un problème, parce que le Roi ne pense pas comme nous. Pour les Wallons, c’est un avantage, car ils sont alliés avec lui. »

Concernant la Wallonie, M. De Wever estime qu’elle est en droit de bénéficier de transferts financiers Nord-Sud, mais « à des conditions normales ». « Cet argent ne doit pas être une perfusion, comme de la drogue pour un junkie », ajoute-t-il.

« Rien de nouveau sous le soleil »


Bart De Wever a regretté ce matin sur les ondes de la VRT que certains éléments de son interview donnée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel aient été retirés de leur contexte dans la presse belge. Selon lui, il n’y a pas lieu d’y voir quelque chose de spectaculaire. « Ce n’est pas la première fois que je défends ces positions. Je donne volontiers mon avis », a-t-il précisé.

Interrogé sur la VRT, Bart De Wever a indiqué lundi qu’il convenait de lire cette interview dans son contexte. « Si on lisait toute l’interview, on constaterait que je dis aussi beaucoup de choses rassurantes à propos de notre pays ».

Le président de la N-VA a également souligné n’avoir fait que rappeler les points de vues de son parti, qui ne sont pas nouveaux. « Peut-être le timing n’était-il pas bon mais le Spiegel était demandeur de cette interview depuis des mois déjà. Je ne vais pas cacher mes convictions », a dit Bart De Wever.

Le président de la N-VA nie que l’interview accordée au Spiegel hypothèque les discussions institutionnelles en cours. « Ceux qui la montent en épingle veulent peut-être en finir avec les négociations voire avec la N-VA (…) Moi, je participe à ces négociations avec l’objectif qu’elles réussissent », a-t-il dit.

Marcel Cheron (Ecolo) choqué

Le sénateur de Communauté Marcel Cheron (Ecolo) s’est dit « choqué » par les propos tenus lundi par Bart De Wever.

Invité sur Bel RTL, Marcel Cheron a jugé ces propos « irresponsables », y compris pour les Flamands, à l’heure où le FMI examine la situation financière de la Belgique. C’est en outre « particulièrement malveillant par rapport aux Wallons, aux Wallonnes, ceux qui travaillent tous les jours, et qui essaient justement de redresser cette Région ».

Selon Marcel Cheron, régulièrement associé aux discussions institutionnelles en cours, cette sortie de Bart De Wever « n’est pas de bonne augure » pour la suite de la négociation.

Le Vif.be, avec Belga

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