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« La Belgique doit poursuivre les réformes », selon le FMI

Les autorités belges doivent profiter des « conditions économiques favorables » pour poursuivre les réformes visant à accroître la résilience de l’économie et à renforcer le potentiel de croissance de la Belgique, selon le message délivré par le Fonds monétaire international (FMI) après avoir rédigé son bilan annuel pour notre pays. Cela signifie: atteindre l’équilibre budgétaire, réformer davantage les pensions et examiner les dépenses.

Malgré la contestation sociale qui sévit actuellement, le FMI a envoyé ses conclusions après avoir pu effectuer ses travaux dans la sérénité, a indiqué vendredi la cheffe de mission, Delia Velculescu, lors d’une conférence de presse à la Banque nationale de Belgique.

Mme Velculescu a rencontré deux fois cette semaine le nouveau ministre des Finances Alexander De Croo (Open Vld). Des réformes significatives ont été faites ces dernières années, ce qui a soutenu l’emploi et la croissance. « Mais de plus en plus de nuages sont suspendus à l’horizon », a-t-elle immédiatement ajouté.

Le FMI souligne les risques externes connus, tels que le Brexit et le protectionnisme croissant, mais aussi les prochaines élections, qui menacent de retarder les réformes. « La Belgique ne peut pas se permettre de reporter les réformes maintenant. Nous encourageons les gouvernements à continuer en ce sens », a dit Delia Velculescu.

Le « job deal » du gouvernement conclu durant l’été comporte des mesures opportunes en vue de stimuler le taux d’activité et il conviendrait de le mettre en oeuvre sans délai, y compris la réforme du régime des indemnités de chômage, souligne le FMI.

Système des pensions, fragmentation du marché du travail

L’institution basée à Washington a dès lors énoncé quelques suggestions. Si les syndicats s’oppose à la réforme des pensions, le FMI, lui, estime que le Royaume doit aller encore plus loin. « Même avec les réformes, le coût du vieillissement est encore élevé. Il faut donc faire davantage pour améliorer la durabilité du système des pensions », semble-t-il.

Un nouveau relèvement de l’âge de la retraite est une des possibilités, selon la cheffe de mission. « Un débat doit avoir lieu en Belgique. Mais dans tous les cas, un large soutien est nécessaire pour de telles réformes. »

En outre, le FMI estime que la Belgique devrait faire plus pour réduire sa dette, l’une des plus élevées d’Europe, et rendre les dépenses plus efficaces. Dans ce dernier cas par exemple, l’organisation pointe les doubles emplois incessants dans l’administration publique.

Pour améliorer l’efficacité, le gouvernement doit continuer à lutter contre la fragmentation du marché du travail et soutenir l’intégration des groupes vulnérables (migrants, jeunes, personnes faiblement qualifiées) en améliorant les incitations au travail, en renforçant l’éducation et la formation, en réduisant les obstacles à la mobilité et en liant mieux les salaires à la productivité.

M. De Croo accueille favorablement le rapport du FMI. « Il est extrêmement important que les plans socio-économiques auxquels nous avons souscrit soient mis en oeuvre. Si nous ne le faisons pas, cela aura un impact sur les emplois et affaiblira la compétitivité de nos entreprises », a-t-il ajouté.

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