Salah Abdeslam: « Je suis monté dans un train qui s’est arrêté le 18 mars »

« Je suis monté dans un train qui s’est arrêté le 18 mars et je n’ai pas pu descendre avant », a décrit mercredi Salah Abdeslam en réponse aux deux questions finales de la cour aux accusés du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Ceux-ci ont été questionnés sur leur vision des faits à l’heure actuelle et leur regard sur l’avenir.

Je ne peux pas dire si je condamne ou pas les faits, car le sujet est complexe », a répondu celui qui devait se faire exploser les 13 novembre 2015 à Paris. Sortis de son contexte, c’est une scène de crime abominable, que je condamnerais sans aucune hésitation. Mais remis dans son contexte, c’est complexe, car ces actes découlent d’agissements horribles en Syrie. »

   « Je vais désormais essayer d’utiliser mon temps pour faire quelque chose de constructif, qui me soit profitable. Peut-être des études », s’est projeté Salah Abdeslam.

« Quand on éprouve ce sentiment de colère, on ne voit plus rien d’autre »

Amené à s’exprimer sur sa vision des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles à l’heure actuelle et sur son regard sur l’avenir, l’accusé Sofien Ayari a livré des précisions sur l’évolution de son ressenti entre l’époque des attaques et son état d’esprit actuel. Il est notamment revenu sur le sentiment de « haine » qu’il avait éprouvé. « Quand on ressent ce sentiment de colère, on ne voit plus rien d’autre », a-t-il raconté.

« Il y a une frontière entre la Syrie et la Turquie. Et la perception des choses est très différente en fonction du côté où on se trouve », a expliqué l’accusé. « À un moment donné, on voit un drapeau et une carte et plus rien d’autre. Tantôt, je n’ai pas parlé de ‘haine’ par hasard, c’était pour vous faire comprendre mon ressenti. Quand on éprouve ce sentiment de colère et d’humiliation, on ne voit plus rien d’autre. »

« Parfois, il suffit de rien, un sourire, un échange pour sortir de cette vision-là », a-t-il continué sur une note plus positive. « Pour moi, ça a commencé au procès de Paris. » Revenant sur la haine éprouvée, Sofien Ayari a ajouté : « Il ne faut jamais sous-estimer ce que provoque ce genre de sentiment, ça ne m’est jamais arrivé avant ni après et j’espère que ça ne se produira plus jamais, car on n’imagine pas les conséquences. »

« Pour les gens qui ont vécu ça (les attentats, NDLR), je leur souhaite de se reconstruire, mais je ne me sens pas légitime de leur dire quoi que ce soit, car je ne sais pas ce qu’ils vivent », a déclaré l’accusé, ajoutant qu’il ne savait pas ce qu’il ferait de son avenir. « Ça dépendra de beaucoup de choses. Il faudra voir comment les choses évolueront et je verrai bien. »

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