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Procès des attentats de Bruxelles: plusieurs accusés ne souhaitent pas que leurs familles témoignent

Plusieurs accusés ont émis le souhait que leurs familles ne viennent pas témoigner devant la cour d’assises. Pour Salah Abdeslam, la situation est inverse: il aimerait que ses proches viennent à la barre alors que ceux-ci ne souhaitent pas entreprendre cette démarche.

La présidente de la cour a débuté l’audience de mardi en dévoilant l’agenda du procès pour les prochaines semaines. Du 16 au 25 mai, la cour doit ainsi entendre les témoins de moralité des différents accusés.

   Plusieurs d’entre eux ont cependant demandé à ce que leurs proches ne viennent pas témoigner. « Je ne souhaite personne pour moi, que ce soit un psychologue ou autre… Aucun membre de ma famille ne viendra », a ainsi prévenu Mohamed Abrini, réitérant le souhait qu’il avait formulé devant la cour d’assises de Paris chargée de juger les attentats du 13 novembre 2015.

   Sofien Ayari n’est, lui non plus, pas partisan que ses parents fassent le voyage depuis la Tunisie jusqu’à Bruxelles. « Jusqu’à maintenant, j’ai toujours su gérer car j’ai toujours su où étaient mes limites. Mais, pour moi, ce (témoignage) serait le truc de trop, même si tout le monde a été bienveillant dans ses questions. » L’accusé redoute en effet de revoir ses parents, bientôt septuagénaires, qu’il n’a plus vus depuis huit ans.

   Bilal El Makhoukhi a, lui aussi, émis le souhait que sa famille ne se déplace pas jusque devant la cour d’assises. « Je n’ai pas envie de les confronter à ça, qu’ils me voient dans le box. Ils ont déjà assez difficile comme ça. C’est moi qui ne veux pas. »

   « Laissez-leur le choix de venir ou pas. Si eux ont envie, ils viendront », lui a répondu la présidente, insistant sur l’éclairage que ces témoignages pourraient apporter sur la personnalité des accusés. « C’est intéressant pour le jury d’avoir un retour sur qui vous êtes indépendamment des faits. Ce n’est pas du tout pour mettre (vos familles) en difficulté« , a souligné Laurence Massart.

   Salah Abdeslam, de son côté, aimerait que sa famille vienne à la barre mais celle-ci préfère ne pas témoigner, à cause, dit-il, de la médiatisation. « Ils ont autant souffert que moi avec tout ça. Mais ils ne viendront pas, malheureusement. Ils souhaiteraient en revanche écrire une lettre que vous liriez », a-t-il expliqué à la présidente.

   Cette dernière a invité les différents accusés à réfléchir à la question des témoignages de moralité et leur a assuré qu’elle ne délivrerait pas de mandat d’amener pour leurs proches, qui ne seront donc pas forcés de se présenter.

   En revanche, les psychiatres et psychologues, eux, seront bien entendus, la présidente ayant demandé une actualisation de leurs rapports sur les accusés. « Là, il n’y a pas le choix », a-t-elle conclu.

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