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Procès des attentats de Bruxelles: les syndicats de la police dénoncent les manques d’effectifs et de moyens

Le Vif

Le procès des attentats de Bruxelles qui s’ouvrira le 12 septembre prochain sera hors norme à bien des égards et l’un de ceux-ci sera l’ampleur de l’effectif policier qui devra être déployé. A quelques encablures de l’échéance et alors qu’il faudra aussi tenir compte du nombre important d’acteurs de ce procès -prévu pour durer neuf mois- à placer sous protection policière, les syndicats de la police sont inquiets. Le manque de moyens financiers et d’effectifs, déjà sensibles depuis des années, risquent, selon eux, de signifier la faillite du système de la police intégrée.

Dans les journaux SudPresse jeudi, Vincent Gilles, président du SLFP-Police, se dit  « dans l’expectative et inquiet« . Il pointe le manque d’effectifs policiers. Le syndicat libéral indique que dès l’automne 2021, il a demandé une analyse opérationnelle et une analyse de risque. « On nous a renvoyés à un PowerPoint de 15 minutes qui disait : tout va bien, mais qui n’entrait pas dans les détails », explique Vincent Gilles dans les colonnes de SudPresse. « Or, je sais aujourd’hui que ce qu’on nous a présenté n’était pas la réalité ! Tout ne va pas bien. Ce procès, qui va durer 9 mois, va être très énergivore pour la police. Il est grand temps que je sache à quels risques nos policiers vont être exposés, les heures supplémentaires qu’ils vont devoir prester, … ».

   « La police fédérale met tout en œuvre pour assurer les missions attendues durant tout le procès », réagit le service presse de la police fédérale auprès de SudPresse. « Il s’agit d’un procès extraordinaire, hors normes, qui nous pousse à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer son bon déroulement et la sécurité de tous ».

   Thierry Belin, secrétaire national du SNPS, partage, lui, totalement les inquiétudes du président du SLFP. « Cela fait des mois que nous avons averti, qu’il fallait faire attention, que nous manquons d’effectifs. Il manque 4.000 policiers en Belgique et nous manquons aussi de moyens financiers ».

   « Un budget spécial de fonctionnement avait été demandé au gouvernement fédéral dans le cadre de ce procès mais il n’a pas été accordé« , explique Eddy Gaino pour la CGSP Police. « Par ailleurs, le manque d’effectifs est criant tant à la DAP (l’unité de la police fédérale spécialisée dans la protection des personnes, ndlr) qu’à la DAB (sécurisation des cours et tribunaux). Il manque en temps normal 40% à 50% membre du personnel à la DAP. Et il y a bientôt ce procès qui arrive. A la DAB qui devrait fonctionner idéalement avec 1.600 personnes, il en manque 350 ». Le procès des attentats de Bruxelles exigera de longues journées de travail (12h-13h), selon Eddy Guaino. Les effectifs qu’il exigera pèseront sur les autres départements de la police, conclut-il.

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