L'accusé Salah Abdeslam a témoigné au procès des attentats de Bruxelles, jeudi 13 avril.

Procès des attentats: Abdeslam témoigne de sa « compassion » pour les victimes mais ne prononce pas d’excuses

Salah Abdeslam a exprimé sa « compassion » pour les victimes des attentats de Bruxelles, mais n’a pas souhaité leur présenter ses excuses.

Salah Abdeslam a témoigné jeudi devant la cour d’assises de Bruxelles de sa « compassion » et de son « respect » pour les victimes des attentats du 22 mars 2016 mais n’a pas souhaité leur demander pardon, niant à nouveau toute implication dans ces attaques.

Seul membre encore en vie des commandos auteurs des attentats jihadistes du 13 novembre 2015, ce Français de 33 ans avait au cours du procès à Paris il y a près d’un an présenté en larmes ses excuses aux victimes des attaques de Paris et de Saint-Denis – banlieue parisienne – qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

A Bruxelles, un avocat de parties civiles, Me Gabie-Ange Mindana, a demandé aux neuf accusés jugés pour le double attentat ayant fait 32 morts et plus de 300 blessés à l’aéroport et dans le métro de la capitale belge s’ils étaient « prêts à demander pardon aux victimes ».

« Demander pardon, c’est reconnaitre ma culpabilité et, moi je l’ai dit ici, ce ne sont pas mes victimes », a réagi Salah Abdeslam. « J’étais présent pour entendre leur souffrance, c’est de cette façon là que je peux leur témoigner ma compassion et mon respect », a-t-il ajouté.

Condamné en France à la réclusion à perpétuité incompressible pour son rôle dans les attentats de Paris, Salah Abdeslam nie avoir eu connaissance des projets d’attentats à Bruxelles, perpétrés par la même cellule jihadiste que celle du 13-Novembre. Arrêté le 18 mars 2016 à Bruxelles après plusieurs mois passés caché dans des appartements en compagnie d’autres membres de la cellule, il était en prison en Belgique quand ces attaques ont eu lieu.

Le Belgo-Marocain Mohamed Abrini avait quant à lui présenté ses excuses la veille aux victimes et à leurs proches. « J’ai une part de responsabilité donc, bien entendu, ça fait mal au coeur d’entendre une victime dire je vous pardonne, je vous tends la main, je préfère recevoir une gifle », a-t-il déclaré, évoquant les paroles de plusieurs parties civiles.

Mohamed Abrini, 38 ans, a été condamné à Paris à la réclusion à perpétuité. Il avait renoncé à participer aux attentats du 13-Novembre en retournant à Bruxelles la veille des attaques. Il a également renoncé à déclencher sa bombe à l’aéroport de Bruxelles, laissant Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui se faire exploser sans lui. 

Le Tunisien Sofien Ayari, arrêté en même temps que Salah Abdeslam, a souhaité aux victimes de « pouvoir se reconstruire ». « Comment ne pas avoir de regrets sur certains choix, certaines façons de faire ? », a-t-il reconnu. Mais « il ne suffit pas de dire des mots précis pour faire plaisir, c’est plus compliqué que cela », a-t-il dit.

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