Correa
Correa © Belga

La justice belge n’extradera pas l’ex-président Correa

Le Vif

La justice belge a rejeté la demande des autorités judiciaires équatoriennes d’extrader l’ancien président Rafael Correa, condamné à huit ans de prison dans son pays pour corruption, mais réfugié à Bruxelles, a annoncé vendredi sa défense.

« Le ministère belge de la Justice confirme maintenant (…) qu’il ne donnera pas suite à la demande d’extradition de l’Equateur », et « que la Belgique refusera également de coopérer avec la +justice équatorienne+ dans le cadre de processus politiques« , a déclaré le cabinet d’avocats Jus Cogens dans un communiqué. La Belgique a accordé à M. Correa le statut de réfugié après avoir reconnu que « les procédures pénales ouvertes à l’encontre » de l’ancien président équatorien « étaient manifestement contraires au droit à un procès équitable », précise la déclaration, postée sur Twitter par M. Correa.

L’asile politique semblait déjà constituer un obstacle majeur aux tentatives d’extradition des autorités équatoriennes mais, selon les avocats de l’ancien président, la justice belge a désormais enterré toute possibilité d’extradition. Le texte ne mentionne aucune communication officielle belge. Pour sa part, le ministre équatorien des Affaires étrangères Juan Carlos Holguín a déclaré à la presse qu’il n’y avait pas dans son pays « de persécution par la justice, chaque citoyen qui est réclamé par la justice équatorienne a eu droit à une procédure régulière ».

M. Correa, en Belgique depuis 2017, a obtenu le statut de réfugié le 15 avril, selon une copie du certificat délivré par le Commissariat général aux réfugiés et apatrides, à laquelle l’AFP a eu accès. La nouvelle a été rendue publique le 22 avril, jour où les autorités judiciaires équatoriennes ont demandé l’extradition de l’ancien dirigeant socialiste, au pouvoir entre 2007 et 2017. M. Correa, 59 ans, a été condamné par contumace à huit ans de prison pour corruption pour son rôle dans un montage mis en place sous son gouvernement pour verser près de 7,6 millions de dollars de pots-de-vin en échange de contrats, mais il dénonce une « persécution politique ».

La peine prononcée à son encontre a été confirmée en 2020, ce qui l’a également privé à vie de tout mandat électif. L’ancien président socialiste est aussi poursuivi avec mandat d’arrêt pour l’enlèvement éphémère d’un opposant en Colombie en 2012.

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