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Jean-Denis Lejeune et Michelle Martin portent plainte pour avoir été écoutés à leur insu

Les avocats de Jean-Denis Lejeune et de Michelle Martin comptent interpeller l’Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB) pour voir ce qu’il y a lieu de faire après que leurs clients ont été écoutés à leur insu par un journaliste pendant la médiation, ont-ils annoncé samedi à l’Agence Belga. De son côté, l’Association des Journalistes professionnels (AJP) condamne l’utilisation de cet enregistrement par les médias du groupe Sudpresse.

« Les journalistes et leur hiérarchie ne sont pas au-dessus des lois », commente l’AJP. « Ces informations relèvent d’une conversation privée entourée d’un dispositif spécifique pour en assurer le secret, et soumise par décision judiciaire à une condition de stricte confidentialité », précise l’AJP.

L’association rappelle que les journalistes et leurs hiérarchies sont tenus au respect de principes déontologiques dont la protection de la vie privée et la non-intrusion dans les souffrances d’autrui. L’AJP déplore qu’un groupe de presse estime devoir « exceller sur les terrains de la révélation, du scandale et de la polémique » – ainsi que l’exprime son rédacteur en chef dans une note à ses journalistes – si les révélations sont de cette nature et dépourvues d’intérêt public.

Elle attend du groupe Rossel, dont dépend Sudpresse, qu’il prenne les mesures adéquates. Au-delà de sa propre image, c’est aussi celle de toute la profession qui est en jeu, conclut l’AJP.

« Le journaliste qui a écouté la conversation entre Mme Martin et M. Lejeune et qui a diffusé certaines phrases a dépassé le fil rouge, violant par conséquent le respect de la vie privée », estime Me Georges-Henri Beauthier.

L’enregistrement de conversations téléphoniques et la diffusion de leur contenu sans l’accord de tous les participants est une infraction pénale, ont indiqué les avocats des deux parties. « Afin de garantir le secret de leur vie privée et de ce qu’ils ont échangé, nos clients ont décidé de déposer plainte du chef de l’article 314bis du Code pénal et de violation de l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales. »

« Imaginons que l’un des médiateurs de l’asbl Médiante ait eu un problème de GSM comme l’a fait savoir l’association, ce que mon client ne conteste pas, les journalistes qui ont publié des extraits l’ont fait à l’insu des personnes ayant parlé lors de l’entretien. Outre la plainte que nous déposerons à Namur lundi, nous comptons saisir l’Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB) pour voir ce que l’on peut faire », a conclu Me Georges-Henri Beauthier.

Levif.be avec Belga

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