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Interdiction de fumer dans les cafés : « un drame social et économique pour le secteur »

Il est désormais interdit de fumer dans les cafés ou les discothèques, excepté pour ceux qui disposent d’un fumoir séparé. Selon la FEDCAF (Fédération des Cafés de Belgique), cette interdiction de fumer dans les cafés représente « un drame social et économique pour le secteur ».

La FEDCAF craint de nombreuses faillites suite à l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation. La Belgique est le 19ème pays européen à interdire le tabac dans les cafés. Mais un lien de corrélation entre la fermeture d’établissements dans certains Etats et l’application de la loi est difficile à poser.

Pourtant, la FEDCAF n’en démord pas et craint pour l’avenir économique des cafés en Belgique. Elle en fait d’ailleurs son cheval de bataille et plaide pour un report du démarrage des contrôles prévus cet été.

Les inspecteurs du SPF Santé publique ont prévu de mener 3.000 contrôles sur les 6.500 cafés de Belgique durant les trois mois à venir. D’après un sondage interne mené par la FEDCAF auprès de 200 petits cafés, la moitié des tenanciers ont l’intention de laisser tout de même les gens fumer car « c’est ça ou mourir ».

Le tabac, poumon économique des cafetiers ?

Un sondage récent affirme pourtant que 73% des Belges se montrent favorables aux cafés non-fumeurs. Certains de ceux-ci ont pris l’habitude de déserter les cafés à cause de la fumée. La loi anti-tabac pourrait-elle les faire changer d’avis ? Et contrecarrer l’éventuelle perte de clients fumeurs?

L’administrateur délégué de la FEDCAF, Erik Beunckens, n’y croit pas : « Les non-fumeurs ne compenseront pas la perte. Ils peuvent déjà choisir de ne fréquenter que des cafés où l’on ne fume pas. Ils ont déjà le choix ». Mais il est rare de trouver un tenancier qui a opté pour cette formule, même si elle existe.

Une question de santé publique

La question de la santé des travailleurs est à l’origine de la décision d’interdiction par la Cour Constitutionnelle en mars dernier. Le tabagisme passif fait des victimes. Et les travailleurs du secteur de l’Horeca sont les premiers touchés. Des études européennes montrent l’amélioration de la santé des travailleurs suite à l’interdiction du tabac dans les cafés.

Mais la question qui préoccupe avant tout Erik Beunckens est la santé économique du secteur. « On sait que fumer est nocif. La santé est un élément du débat mais les aspects socio-économiques sont aussi importants ». Il regrette que les considérations économiques ne soient pas prises en compte par le politique. « Les grands cafés plus touristiques (23%) souffriront sans doute moins que les petits cafés de coin (77%) », souligne Erik Beunckens. Ce sont ces-derniers qui risquent surtout de se retrouver en faillite selon la FEDCAF.

La loi prévoit la possibilité d’aménager un fumoir. Mais le secteur redoute les coûts de son installation. Surtout dans les petits cafés qui « n’ont souvent pas la possibilité pratique et financière de les mettre en place ». Les cafés semblent donc peu enclins à mettre en place ce système. Et donc à respecter l’interdiction. En cas de non-respect de la loi anti-tabac, les cafés devront payer une amende entre 146 euros et 1600 euros.

Daphné Demitri (Stg)

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