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Incendie à Jemeppe : la situation se stabilise

Les autorités communales de Jemeppe-sur-Sambre ont enclenché la phase communale du plan catastrophe en raison des fumées qui se dégagent des installations de l’entreprise de traitement de déchets Sobeca, ravagées par un incendie depuis vendredi.Toutefois, l’incendie se stabilise, selon le commandant des pompiers.

« Nous sortons au fur et à mesure les matières qui servent de combustible à l’intérieur du bâtiment. Le tout est ensuite embarqué pour être traité, nous parlons ici de plusieurs dizaines de tonnes », explique le commandant des pompiers. La démolition du bâtiment pourrait débuter d’ici un jour ou deux, une fois qu’il aura été vidé.

« Alors que le bâtiment est progressivement vidé, nous ne constatons pas la présence de matières suspectes ou interdites », précise le commandant des pompiers.

La phase communale du plan catastrophe a été déclenchée dimanche en raison des fumées potentiellement toxiques s’échappant du site. Il a été recommandé aux riverains de quitter leur habitation. Une salle a été mise à disposition à Spy, mais au final personne n’a été s’y réfugier. Seules quelques familles se sont rendues chez des proches.

« La police est sur place depuis vendredi », a pour sa part déclaré
le bourgmestre de Jemeppe-sur-Sambre Joseph Daussogne. « Nous attendons dans la journée la venue d’un expert dont la mission sera de déterminer la nature toxique des fumées. Quant aux matières qui sont évacuées des hangars, nous ne constatons rien de suspect. »

Des craintes pour la santé des pompiers Le commandant des pompiers, Marc Gilbert, craint pour la santé de ses hommes, exposés à des fumées toxiques dégagées par les déchets en feu. Les pompiers bénéficient d’un suivi médical mais certains toussent ou ont des maux de tête, malgré l’usage d’appareils respiratoires.

Leur commandant soupçonne la présence de plastique, de polyuréthane, de bouteilles d’aérosols et de pneus dans les déchets.

La démolition du bâtiment, rue François Hittelet, se poursuit néanmoins. Depuis samedi, les pompiers démontent la toiture, qui contient de l’amiante, et déposent les débris dans des conteneurs spéciaux. La destruction se fera étape par étape, de dix mètres en dix mètres.

Polémique sur le permis d’exploitation


L’incendie provoque une polémique sur les conditions d’exploitation de cette société spécialisée dans le traitement des déchets. Le bourgmestre de la localité, Paul Daussogne (PS), affirme que la Sobeca a reçu son autorisation d’exploitation de la seule Région wallonne et se demande si toutes les précautions avant bien été prises.

Selon lui, ni la commune ni les pompiers n’ont été en contact avec l’entreprise. S’ils avaient été consultés, ils auraient pu vérifier le volume de stockage et le type de déchets accueillis, relève Paul Daussogne.

De son côté, le député fédéral Ecolo Georges Gilkinet entend obtenir des éclaircissements quant aux responsabilités dans ce dossier par des interpellations des personnes concernées. Ecolo a déjà tenu à préciser que Philippe Henry, actuel ministre régional Ecolo de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, n’était pas en fonction lors de l’octroi du permis. Pour Georges Gilkinet, le bourgmestre est le premier responsable de la sécurité sur le territoire communal.

Le ministre Henry conteste

Le ministre wallon de l’Environnement Philippe Henry (Ecolo) a contesté lundi les accusations du bourgmestre de Jemeppes-sur-Sambre. « Nous ne cherchons pas la polémique, mais il faut être clair: la société a fait l’objet d’un permis d’environnement octroyé par le collège le 7 juillet 2008. Ce n’est pas la commune qui rédige le permis, c’est vrai, mais la connaissance de terrain est clairement de la responsabilité de la commune », a indiqué le porte-parole du ministre Henry.

Le ministre précise également que la Députation permanente du Conseil provincial de Namur a octroyé à la société anonyme Sobeca une autorisation d’exploiter un centre de tri de déchets le 22 octobre 1998, sur base d’un avis favorable du collège de la commune de Jemeppe-sur-Sambre du 6 avril 1998.

Du côté du cabinet Henry, on considère donc que le collège de Jemeppe a clairement donné son feu vert à la poursuite et au déploiement des activités de l’entreprise, victime d’un incendie depuis vendredi.

Le Vif.be, avec Belga

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