Olivia Venet, présidente de la Ligue des droits de l'Homme. © belgaimage

Il ne faut pas permettre aux ennemis de la démocratie de se poser en victimes

Le Vif

La Ligue des droits humains n’a pas condamné l’audience accordée mercredi par le Roi au président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken. Il ne faut pas permettre aux ennemis de la démocratie de se poser en victimes, estime sa présidente, Olivia Venet.

« Le Roi consulte qui il veut. Ne pas consulter certains partis leur offrirait la possibilité de se proclamer les victimes d’une conduite anti-démocratique, alors que ce sont leurs idées qui sont anti-démocratiques », a expliqué Mme Venet. « On ne doit pas avoir peur des partis liberticides et anti-démocratiques, on doit être prêt à leur répondre, à combattre leurs idées ».

Les Ligues des droits de l’homme francophones et néerlandophones se sont concertées avant de prendre attitude.

« Nous appelons tous les partis démocratiques à maintenir un cordon sanitaire autour des partis liberticides et anti-démocratiques. Les Etats ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme après la IIe Guerre mondiale. Il n’est pas question d’oublier les leçons tirées de l’expérience de l’extrême droite. Plus que jamais, c’est sur le socle des droits de l’homme qu’il faut créer la société de demain », a ajouté la présidente.

Les défenseurs des droits de l’homme appellent les partis politiques à faire preuve de prudence dans la formation de coalitions et à bien lire les programmes.

« Ils doivent bien examiner les programmes des partis pour voir si les droits de l’homme sont respectés. S’ils le font, ils remarqueront que le programme du Vlaams Belang ne respecte pas ces droits sur plusieurs points », a souligné la présidente de la Liga voor mensenrechten, Kati Verstrepen.

Selon elle, le VB incite à la discrimination et au racisme à plusieurs endroits. Et son attitude après les élections ne serait guère plus respectueuse: Mme Verstrepen en veut pour preuve le cas de deux élues qui renoncent à siéger pour être remplacées par des hommes.

Le VB n’est pas le seul à retenir l’attention des deux ligues. La N-VA est également pointée du doigt. « L’ancien secrétaire d’Etat Theo Francken s’est publiquement demandé comment il était possible de contourner l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (qui prohibe les traitements inhumains et dégradants) », a fait remarquer Mme Verstrepen.

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