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Famille en détresse : les sonnettes d’alarme ne fonctionnent pas

Une mère est soupçonnée d’avoir bouté le feu à sa maison entrainant la mort de trois de ses enfants. En Flandre le choc est grand. Beaucoup se demandent comment trois petites filles ont pu mourir malgré l’intervention régulière d’assistants sociaux.

Ce qui est arrivé exactement à Lennik, dans le Brabant flamand, reste un mystère. La mère de 35 ans, qui est soupçonnée d’avoir tué trois de ses quatre enfants âgés de 6, 4 et 2 ans, en incendiant l’annexe de sa maison, se refuse, pour l’instant, à tout commentaire. C’est elle qui aurait détecté les flammes et alerté son époux pour que ce dernier appelle les pompiers. Elle a été placée jeudi sous mandat d’arrêt et inculpée du chef d’assassinat.

Si le flou domine autour des circonstances, ce qui est certain par contre c’est que la famille n’est pas une inconnue pour les services sociaux. Depuis 2012, il y aurait au moins eu 15 interventions de la police – parmi lesquelles 5 auraient impliqué les enfants- et 5 procès-verbaux auraient été émis par le parquet de Halle Vilvoorde. La famille était donc suivie et connue des différentes institutions. Comment a-t-on dès lors pu arriver à un tel drame ? Personne parmi les personnes impliquées ne souhaite répondre à cette question.

Selon le docteur Johan Marchand, qui est le médecin de référence à L’UZ Brussel et interviewé par De Morgen, cette forme d’apathie serait principalement due au nouveau décret Vandeurzen sur l’aide à la jeunesse d’application en Flandre depuis 2014 et qui donne la priorité à une participation volontaire des parents. « Or, beaucoup de familles et d’enfants n’avouent pas spontanément les maltraitances et situations dangereuses. De même que les assistants sociaux n’arrivent pas toujours à analyser correctement la situation. »

Toujours selon le docteur Johan Marchand, l’explication d’un tel drame ne devrait pas se chercher en interne ou dans un cadre judiciaire, mais comme on le fait déjà en Angleterre via la Child Death Review Teams (CDRT), une commission d’experts indépendants qui remonte aux sources du drame et comment on aurait pu empêcher une fin si funeste. Mais les institutions belges ne sont pas prêtes, selon lui, à mettre en place ce genre d’outil, car il met à nu les lacunes des différents services. « Ce qui n’enchante pas grand monde » précise encore le docteur Marchand.

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