Daniel Bacquelaine © Belga

Faire « sauter le tabou de la fin de carrière »

Le groupe de réflexion Itinera Institute appelle à augmenter la flexibilité des fins de carrière, pour que les travailleurs puissent plus facilement cumuler, entre 60 et 65 ans, un travail à temps partiel et une partie de pension.

« Il faut faire tomber ce tabou de l’interdiction de cumuler un revenu de remplacement comme la pension et un salaire », estime Jean Hindriks, professeur à l’UCL et auteur du livre « Quel avenir pour nos pensions? », présenté lundi en présence du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine.

« Quand on demande aux gens ce qui les inciterait à travailler plus longtemps, la réponse qui revient le plus est un temps de travail réduit, ou plus de vacances », constate Jean Hindriks, qui a participé à la Commission de réforme des pensions mise sur pied par l’ex-ministre des Pensions, Alexander De Croo. « Or, le système actuel interdit de cumuler pension et salaire. C’est un tabou qu’il faut faire sauter. » Permettre aux travailleurs de ne plus travailler qu’à temps partiel tout en bénéficiant d’une partie de leur pension a plusieurs avantages, estime l’économiste. Ainsi, les travailleurs âgés partiraient plus tard à la pension totale et, en attendant, pourraient transmettre leur savoir à des jeunes.

Ce système pourrait être facilité par un régime de pension à points, dont Pierre Devolder, également membre de la commission de réforme des pensions et professeur à l’UCL, a expliqué les principes. Tout au long de leur carrière, les travailleurs engrangeraient des points en fonction du rapport entre leur revenu annuel et le revenu annuel moyen de toute la population assujettie au même régime de sécurité sociale.

Au moment de la retraite, ce « compte points » serait converti en euros pour former le montant de la pension, en tenant compte de la durée de la carrière. « Un salarié pourrait ainsi décider à 60 ans de convertir la moitié de ses points en pension et de continuer à alimenter son compte restant en travaillant encore à mi-temps, éventuellement jusq’à 67 ou 68 ans », souligne Pierre Devolder. Ce système présente aussi l’avantage, selon M. Devolder, de mieux responsabiliser les gens par rapport à leurs choix de carrière.

Contenu partenaire