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Exposition internationale de Milan: un rapport cinglant de la Cour des comptes

La Cour des comptes a formulé des observations pour le moins sévères à propos de la façon dont la participation belge à l’exposition universelle de Milan a été gérée: absence de pièces justificatives, manquements à la législation sur les marchés publics, accords verbaux… et 35.000 euros de chocolat impropres à la consommation en raison d’un problème de stockage.

Le Conseil des ministres a approuvé en 2013 la participation de la Belgique à l’exposition de Milan qui a eu lieu du 1er mai au 31 octobre 2015. Il a désigné l’ancien ministre Leo Delcroix (CD&V) au poste de commissaire général du pavillon belge.

Des manquements importants avaient déjà été constatés pour les expositions de Shanghaï (2010) et Yeosu (2012). Ils semblent se répéter, au moins partiellement. Le commissariat général n’a pas été en mesure de fournir les pièces justificatives pour les opérations réalisées depuis les comptes bancaires italiens, aucune comptabilité relative aux clients et fournisseurs n’a été tenue, des doubles paiements ont été constatés, les frais exposés à l’étranger par le personnel du commissariat n’étaient pas appuyés par des ordres de mission, etc.

La construction du pavillon -d’un montant de 6,5 millions- réclamait l’avis de l’Inspection des Finances puisqu’elle dépasse « largement » la somme de… 125.000 euros. Qui plus est, le recours à la procédure négociée avec publicité pour attribuer le marché n’était pas régulier, note encore la Cour.

Le cahier d’observations identifie divers problèmes avec les fournisseurs, dont un concerne le chocolat. « Une commande de chocolat est devenue impropre à la revente à cause d’un entreposage inadéquat par le logisticien imposé par la société organisatrice de l’exposition universelle. Un montant de 35.850 euros correspondant à la valeur convenue de ce stock a été payé par le Commissariat au fournisseur », explique la Cour.

La commissaire générale adjointe, Marie-Noëlle Higny, insiste dans sa réponse sur les « circonstances difficiles » qui ont présidé à la participation belge à l’exposition. Elle évoque les difficultés à concilier les législations belge et italienne, les délais et les directives de l’organisateur mais aussi une équipe réduite comparée à la masse de travail à fournir.

A propos des chocolats, elle souligne « le manque de compétence des consultants » désignés par l’industrie alimentaire belge, le non-respect par les chocolatiers de leurs engagements et le manque de professionnalisme du logisticien.

« Le commissariat a veillé à régler à l’amiable les différents contentieux, plutôt que de s’engager dans des actions en justice coûteuses, chronophages et aux résultats incertains », ajoute-t-elle.

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