Explosion à Deurne. © BELGA

Explosions à répétition : que se passe-t-il à Anvers ?

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Ce week-end, une explosion a eu lieu dans le district de Deurne et une grenade a explosé sous une voiture garée à Borgerhout, sans faire de blessés. Le milieu criminel de la drogue est pointé du doigt. Les autorités communales prennent le problème à bras le corps, non sans difficulté.

Une nouvelle vague de violences touche Anvers depuis vendredi soir. Pas moins de cinq attaques en quatre nuits ont eu lieu à Deurne et Borgerhout. Ce mardi soir, un passant a encore trouvé une grenade dans une rue. Le milieu de la drogue est suspecté. La dernière grenade en date se trouvait juste à côté de la maison d’une famille déjà connue pour ses délits de drogue. Un tireur a également tiré onze coups de feu sur la maison appartenant à la famille El B. Leur fils Samir avait été abattu dans la rue à Rotterdam en 2017 lors d’un raid antidrogue.

A ce jour, on ne sait pas officiellement ce qui a provoqué la nouvelle vague. Mais elle fait suite à d’importantes saisies et arrestations liées au trafic de cocaïne effectuées à la fin de la semaine dernière par la police. Des cargaisons de centaines de kilos ont été trouvées lors de diverses interventions. Lundi soir, un autre chargement de 400 kilos a été découvert.

Trafic de cocaïne

Ces dernières années, Anvers a été secouée par plusieurs vagues de violence. Son bourgmestre, Bart De Wever (N-VA) a lancé sa « guerre contre la drogue » en 2013, mais cette approche n’a pas permis d’arrêter les attaques, retrace De Morgen. Il y a deux ans, Anvers a également proposé son « Stroomplan », avec l’intention ferme de parvenir à une coopération maximale entre la police locale et fédérale, le pouvoir judiciaire et les douanes.

Pour De Wever, le gouvernement fédéral devrait prendre la situation plus au sérieux. En réponse à la question de savoir si l’enquête a entretemps évolué, le porte-parole de Bart De Wever (N-VA) a transmis la question au niveau fédéral.

« Il faut demander cela aux ministres fédéraux de la justice et des affaires intérieures. Ces incidents de violence relèvent également entièrement de la compétence fédérale et judiciaire. Sur le plan administratif, comme toujours, nous prenons des mesures lorsque cela est utile et nécessaire pour l’enquête. Bien sûr, je ne peux pas communiquer à ce sujet », déclare-t-il dans De Morgen. Au cabinet du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V), il y a déjà eu plusieurs consultations. Mais c’est surtout le prochain gouvernement fédéral qui devra poursuivre le travail, ajoute le quotidien flamand.

Afin de réfléchir à la manière dont la violence peut être combattue, la police anversoise organisera un débat thématique lors de la Commission Sécurité le 21 septembre. « Nous demandons également au bourgmestre d’entamer dès que possible des discussions avec les habitants des quartiers touchés« , déclare Wouter van Besien (Groen). De telles visites ont déjà eu lieu dans le passé, mais ne sont pas possibles actuellement en raison de la crise sanitaire, selon une responsable de la commune.

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