© DR

Euro de hockey: « le plus beau tournoi jamais organisé ! »

L’Euro 2013 de Boom veut être au hockey ce que le festival Tomorrowland est à la Dance. Une référence mondiale. Plongée dans les coulisses du « plus beau tournoi jamais organisé ».

Domaine provincial de Schorre. Vendredi 2 août 2013, en début d’après-midi. Pendant que des Red Panthers se détendent dans une piscine improvisée sur la terrasse du Braxgata après avoir battu l’Angleterre (2-0) en match amical, plusieurs dizaines d’ouvriers casqués déversent des litres de sueur. Sous un soleil de plomb, ils aménagent le complexe de l’EuroHockey : un espace de 16.000 m2 avec 2 terrains, des tribunes temporaires (8.000 places), un village avec boutiques, podiums dance, snacks, espace VIP…

Devant cet impressionnant ballet de trucks et grues, Denis Van Damme, Directeur de la Communication & Marketing à la Fédération belge de hockey, savoure. Car, pour la première fois, il a l’impression « d’être dans le tournoi ». On en est à 2 ans d’intenses préparatifs depuis l’attribution par la FIH (Fédération Internationale où les Belges sont extrêmement bien vus) de la 3e compétition majeure dans le monde du hockey à notre pays et cela au nez et à la barbe de la Russie et des Pays-Bas.

Stress ? Pas palpable. Tout semble jusqu’ici maîtrisé. Si Tomorrowland est devenu le meilleur festival Dance du monde, l’EuroHockey 2013 en Belgique entend décrocher le titre honorifique de « plus beau tournoi de hockey jamais organisé ! ». Tout simplement. Car le hockey belge est en plein boom et il veut se faire bien et mieux voir du grand public mais aussi des instances sportives internationales. C’est que ce sport est en ballotage au niveau de sa présence olympique et que l’ARBH veut organiser une Coupe du monde. « Nous surfons sur la vague de Londres et son incroyable publicité pour notre sport en Belgique », confirme Van Damme. « Mais nous avions décidé, après Pékin, de nous inscrire dans la durée car les feux olympiques éteints, il y avait une dépression… Avec l’organisation de grands tournois chez nous, cela permet de maintenir le public en éveil. Et de se trouver de nouveaux publics. Il y a au niveau international une volonté de se remettre en question pour renforcer l’attractivité du hockey : nouvelles règles, professionnalisation dans l’organisation etc. La Belgique s’inscrit pleinement dans ce processus tant au niveau de la Fédération que des clubs »

L’EuroHockey de Boom sert donc de test grandeur nature d’un certain savoir-faire et savoir vivre. Plongée dans les coulisses d’un authentique événement – la Belgique reste le quart monde en matière d’organisation de compétitions d’envergure internationale…- en 10 thèmes.

BÉNÉVOLES. Plus de 2.000 bénévoles auront donné de leur temps et de leur énergie pour contribuer à la réussite du tournoi belge. Plus d’une centaine d’entre eux sera mobilisée chaque jour durant la compétition. Depuis 1 an, le comité organisateur a planifié des réunions quinzomadaires pour la bonne marche des opérations : accueil, transport, sécurité, animations, « ball boys et girls » etc.

BUDGET. Les responsables du championnat d’Europe des nations tablent sur un budget oscillant entre 2 et 2,2 millions d’EUR. Pas simple de rester fidèle à cette prévision au cent près… Une très mauvaise blague (belge) a par exemple obligé les organisateurs à trouver dare-dare quelques centaines de milliers d’euros destinés au placement de pylônes d’éclairage pourtant promis par les autorités publiques flamandes mais dont le subside ne sera libéré que… plusieurs mois après la fin de la compétition !

A côté des partenaires institutionnels (Ville d’Anvers, Province d’Anvers, Ville de Boom, Topsport Vlaanderen) de nombreux partenaires privés soutiennent l’événement. Les sponsors historiques de l’ARBH ont pratiquement tous débloqué un budget spécifique, ce qui constitue une belle marque de confiance. A noter qu’Audi Finance a récemment remplacé BMW comme sponsor auto et qu’Adidas ne sera plus l’équipementier des équipes nationales belges dès septembre prochain. Un retrait motivé par une stratégie internationale. Plusieurs équipementiers se sont manifestés – même Burrda, l’équipementier des Diables rouges mais qui n’offre pas de ligne « hockey » spécifique ! Dennis Van Damme reste encore discret sur l’heureux élu qui pourra compter sur un retour sur investissement unique ; le hockey belge étant en plein essor, jouissant d’une jolie image (nationale), familiale et de fair-play.

A noter, au moment où le football atteint le sommet du ridicule avec le nouveau contrat renégocié par Cristiano Ronaldo à hauteur, semble-t-il, de plus de 15 millions d’euros annuels, qu’aucune prime de victoire n’a été prévue en cas de victoire des Belges !

DIRECTEURS. C’est à un duo franco-suédois qu’a été confiée la direction sportive du tournoi. Sylvie Petitjean supervisera les Dames. Habitante en France, cette joueuse de hockey qui met sa passion au service des instances internationales était membre du jury aux JO de Londres. Elle est enseignante en Sciences Littéraires sud-africaines. Björn Isberg, bénévole lui aussi, a très tôt été touché par le virus de l’arbitrage. Cet homme d’affaires revient de Malaisie où il a dirigé le tournoi de la World League. Référence de choix, ce Suédois qui veillera au bon déroulement de la compétition masculine à Boom était le grand manitou du hockey à Londres en 2012.

VIPS. Sur les 32.000 tickets mis en vente environ 29.000 avaient trouvé acquéreurs une dizaine de jours avant le début de la compétition. Semblable engouement a également été observé dans les formules VIP puisque sur les 5.550 packages proposés 4.800 ont été achetés. Le stade à structure temporaire a une capacité de 8.000 places. 200 sont réservées pour les officiels et invités et des accès aux personnes à mobilité réduite ont été prévus. Sans surprise, les légions de supporters étrangers viendront principalement des Pays-Bas, de l’Allemagne mais aussi de l’Irlande. 30 nationalités ont été recensées parmi lesquelles de nombreuses asiatiques.

ACCESSIBILITÉ. Le domaine De Schorre est aisément accessible via les bus de De Lijn, par vélo via les « fietsknooppunten » 26 (Boom) ou 24 (Boom). Pour les visiteurs désireux d’accéder au site en voiture, il est demandé de ne pas se fier à son GPS mais de suivre uniquement les panneaux indiquant EuroHockey 2013.

HÉBERGEMENTS. Les 16 délégations sont toutes logées dans des hôtels de la Métropole anversoise… sauf les Belges qui ont choisi de s’excentrer davantage. A noter que les Red Lions et les Red Panthers partagent ce même établissement, sans chambres mixtes, bien entendu ! L’organisation a négocié des prix avantageux avec les différentes chaines hôtelières mais chaque pays prend à ses frais les nuitées et le transport jusqu’en Belgique. L’ensemble des transports des délégations et officiels (50) durant la compétition est cependant à charge des organisateurs.

MÉDIAS. D’énormes moyens techniques et par conséquent financiers ont été consentis pour rendre les 40 rencontres du tournoi attractives et spectaculaires. La réalisation est assumée par une société néerlandaise qui produit notamment l’EHL (European Hockey League). Elle promet d’être au moins aussi bonne qu’aux derniers Jeux olympiques de Londres où le grand public s’était régalé du modernisme d’un sport qui n’hésite pas à user de la vidéo, en direct. Il est parfaitement admis de déjuger des arbitres de terrain en cas de haletants « challenge vidéo » réclamés par le capitaine, lors des PC notamment. Les matchs seront diffusés par Eurosports pour l’international et par Sporza et La Deux, qui proposeront les duels des Belges en intégralité (direct ou différé) ainsi que la finale.

PRÉSENCE ROYALE. Le Roi Philippe Ier honorera de sa présence la première journée du tournoi le samedi 17 août et assistera à 2 rencontres : Belgique – Biélorussie (Dames) et Belgique – Allemagne (Hommes).

Alexandre Charlier

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire