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Euro 2020: Belgique – Danemark, l’émotion après Eriksen et l’ambition belge (chronique)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

« Pas de compassion au plus haut niveau », dit un Lukaku pourtant très touché. L’hommage à Eriksen, le futur parcours des Diables et le perfectionnisme de Roberto Martinez au menu de Belgique – Danemark.

Belgique – Danemark. Ce jeudi à 18h, les Diables rouges peuvent déjà se qualifier pour les huitièmes de finale de l’Euro, dans la foulée d’une impressionnante équipe d’Italie. Ce match, joué à Copenhague, se déroule dans un contexte particulier, après le combat contre la mort en Mondiovision du joueur danois Christian Eriksen.

L’émotion sera un facteur clé à gérer, pour les deux équipes, davantage encore que dans n’importe quelle autre confrontation sportive. Un hommage sera rendu à Christian Eriksen à la 10e minute du match (pour son numero 10) et des applaudissements pour saluer sa résurrection. Avant qu’une lutte de haut vol ne débute vraiment.

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« Bon sang, je n’ai que 29 ans! »

Les joueurs ont éprouvé la fragilité de la vie dans leur chair avec son .arrêt cardiaque Les dernières révélations du médecin Jens Kleinefeld qui lui a sauvé la vie dans le stade, donnent encore à ces moments terribles une autre dimension. Alors qu’il lui demandait « Eh bien, êtes-vous de retour parmi nous? », Christian Eriksen a répondu: « Oui je suis de retour parmi vous », puis « bon sang, je n’ai que 29 ans ».

Romelu Lukaku, attaquant des Diables et équipier d’Eriksen à l’Inter Milan, résume bien ce dilemme sportif. Il a demandé à l’entraîneur de la sélection nationale, Roberto Martinez, de pouvoir lui rendre visite. Dans un entretien au Soir, il précise toutefois: « Au plus haut niveau, il n’y a pas de compassion. Je ne suis pas de cette nature. Je ne vais pas compatir avec les joueurs danois. Si vous faites cela et que vous vous qualifiez pour le prochain tour, les joueurs des autres sélections ne compatiront pas pour vous. »

L’équipe belge a désormais un instinct de tueur et ses supporters partagent une réelle ambition. Les voilà déjà en train de faire des calculs sur les adversaires potentiels pour les prochains tours à élimination directe. Tout en se rappelant que lors de l’Euro 2016, un tableau dégagé n’avait pas forcément été favorable, avec cette élimination en quarts contre le Pays de Galle. « Je sais que si on termine premier et qu’on passe les 1/8, on se tape l’Italie, dit l’un. Mais bon quelle que soit la place au premier tour on se tapera une grosse équipe. Donc pas de calcul. Tant pis! » « Bien dit!, lui répond-on. Espérons que Martinez te lise sur Twitter! Et les joueurs! »

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Roberto et les datas

Roberto Martinez et les siens entendront certainement le message. Comme ils ne laisseront rien au hasard pour tenter d’assurer la qualification dès ce jeudi. « Nous ne calculerons rien, a souligné l’entraîneur, lors de sa conférence de presse. Nous avons décidé que la meilleure des choses était de préparer l’équipe au maximum. Nous devons regarder à nous-mêmes et à avoir les 25 joueurs complètement fit. Si l’on veut être compétitifs, on doit se servir de ces deux matches. »

Cela dit, l’homme calcule, énormément même. Un superbe portrait de Roberto Martinez, diffusé récemment sur Proximus TV, dévoilait un homme entièrement dévoué à son sport, en permanence sur les routes pour suivre ses joueurs et dévorant trois matchs minimum par jour. Surtout, on le voit dans la salle où se trouve le tableau de bord qui lui permet de monitorer en permanence sa sélection. L’entraîneur espagnol fait incontestablement partie de ces partisans du football moderne, adepte des datas: tous les paramètres des joueurs sont analysés en permanence. Pour prendre les bonnes décisions: un nouvel exemple en fut donné avec la titularisation de Boyata contre la Russie en défense, mieux adapté à l’adversaire.

« Roberto Martinez croit résolument à la révolution des data, soulignait déjà une enquête de L’Echo, publiée à la veille du Mondial russe, où cette expérience fut appliquée pour la première fois. On peut le constater par l’importance qu’il accorde à The Numbers Game de Chris Anderson, un professeur de l’université américaine Cornell, qui a échangé son poste de professeur contre celui de consultant en football. Son livre, publié en 2013, est considéré comme l’un des ouvrages de référence sur l’émergence des ordinateurs dans le football moderne. »

Face au Danemark, Martinez préparera encore chaque détail. En sachant que le facteur psychologique, lui, reste partiellement une inconnue.

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