André-Pierre Puget

Etre de droite en Wallonie ? Illusoire grâce à un pacte

André-Pierre Puget Président de l'Union des Démocrates - Député de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Prendre une position à contre-courant de l’imposition idéologique de gauche et d’extrême gauche en Wallonie s’apparente à signer son arrêt de mort politique.

Vous ne pouvez pas exprimer une opinion divergente du vent de gauche qui souffle sur notre magnifique région. Vous vous exprimez via vos réseaux sociaux préférés avec une vision de la société qui ne rentre pas dans le moule ? Vous vous retrouvez paré directement d’un tatouage indélébile imprimé sur votre front par l’extrême gauche et votre photo ornée de cette oeuvre diffusée à tout va. Oui, il faut le dire, c’est la réalité aujourd’hui.

Vous ne pouvez pas ne pas être d’accord avec la vision imposée du pacte sur les migrations. C’est totalement interdit. Cela n’est réservé qu’aux pensées et actions nauséabondes de l’extrême droite, qui s’en est emparée sur-le-champ bien évidemment. Et elle seule a le droit d’âtre interviewé par les médias….. Afin de bien ancrer dans le plus profond de votre conscience qu’être contre ce pacte fait de vous un être abject vivant avec une conscience noircie par des pensées contraires aux intérêts politiques d’une caste jusque là invisible pour le commun des mortels.

Ce pacte est NON-CONTRAIGNANT vous martèle-t-on à longueur de réseaux sociaux et de JT plus enivrant les uns que les autres… A se demander si nous n’allons pas faire du jour de la signature de ce pacte par une partie des pays membres de l’ONU…un jour férié…

Je suis un démocrate, nous sommes des démocrates, nous n’avons rien à voir avec ces extrêmes qui polluent le débat démocratique, mais nous nous posons des questions légitimes auxquelles nous n’avons pas de réponse satisfaisante quant à l’application de ce pacte sur les migrations.

Il est non-contraignant. Pourquoi une partie des pays membres de l’ONU refusent-ils de le signer alors ? Les non-signataires sont-ils tous des pays dirigés par une extrême ? Sont-ils tous des racistes, des xénophobes et veulent-ils tous fermer leurs frontières ? Devons-nous arrêter nos relations diplomatiques avec les pays qui refusent de signer ce pacte ? Pouvons-nous encore nous rendre dans ces pays, comme on nous l’a supputé avec l’Autriche il y a quelques années ? Qu’est-ce qui chagrine ces pays qui refusent d’apposer leurs signatures et que nous n’avons pas compris ? Nos voisins européens sont-ils encore fréquentables au vu du refus de ce pacte ? Méritent-ils encore d’être européens si nous ne partageons pas la même vision du partage ? L’Europe a-t-elle encore une raison d’être telle qu’elle est aujourd’hui avec des pays membres qui refusent de signer ?

La Belgique se morfond et se bouscule. Une crise gouvernementale est née suite à ce pacte. Ce n’est pas anodin. Certainement pas. Nous sommes en droit de conclure qu’une partie des Belges refuse que la Belgique signe ce pacte. C’est un fait réel.

Au vu des informations que nous recevons, seule la N-VA refuse que la Belgique appose sa signature. Cette même NVA qui représente plus de 30% de la population flamande est diabolisée du côté francophone de la Belgique parce qu’une nouvelle fois, nous ne pouvons recevoir des informations objectives, sans analyse complémentaire. Nous ne pouvons nous forger une opinion neutre et individuelle issue d’informations neutres. On doit toujours nous marteler la pensée idéologique de la magnificence de la gauche. Combler le trou béant politique de droite en Wallonie par une razzia idéologique d’extrême gauche. Placer le curseur idéologique là où la bien-pensante l’exige. Sans plus, ni moins.

Bref, la NVA seule contre tous nous informe-t-on. La N-VA seule ? Si cette NVA représente 30% des Flamands dans les urnes, combien représente-t-elle dans la société flamande ? Il est vraisemblable et plausible qu’elle en représente plus, en tous cas dans le dossier qui nous intéresse. Explications : Nous avons pu voir et entendre que quelques sondages nous prouvent que même du côté francophone, plus de 50% des sondés se positionnent contre la signature du pacte…

Sommes-nous tous des imbéciles ?

Voici une question fort intéressante… A laquelle je n’ai pas de réponse qui satisferait les quelques lecteurs de cette missive…

Je relaterai uniquement ma position et pour ma part, la réponse est non, certainement pas.

Bon nombre de Wallons se positionnent contre la signature de ce pacte en se basant uniquement sur les informations disponibles sur les réseaux sociaux, et à contrario, les positions affirmatives sont issues des sources plutôt médiatiques. Mais qui l’a lu ? Il est pourtant facile de se le procurer, via internet ou et ce sont les premiers à l’avoir mis en ligne sur leur site internet, via la RTBF.

Tout n’est certainement pas mauvais dans ce pacte sur les migrations, nous pouvons même dire que ce pacte contient bon nombre de bonnes résolutions… Mais certaines sont floues et imprécises. C’est là la source des positions antinomiques.

Faciliter le regroupement familial, les flux financiers entre pays accueillant et pays d’origine, la préservation de l’identité culturelle dans le pays d’accueil sont par exemple des articles soumis à interprétation. Pourquoi ce flou juridictionnel ? On peut se le demander…

Il est à appréciation notoire que ce pacte sur les migrations cautionne les dérives de gouvernements dépassés par les événements. Cautionne des politiques menées à l’aveugle dans certains états, dont la Belgique, qui ont eu pour effet de diviser les populations, de créer un sentiment de favoritisme déplacé sur les populations accueillies plutôt que sur les autochtones. Certaines politiques peuvent même être qualifiées « d’opportunisme électoral ».

Grâce à ce pacte, la justification politique sera garantie, la caution est inscrite dans les textes.

Je suis, nous sommes en phase avec l’application des traités internationaux et des lois en vigueur en Belgique régulant les migrations. Je suis, nous sommes entièrement conscients et d’accord avec le fait que nous pouvons, nous devons, apporter assistance aux personnes qui sont dans la détresse et je suis, nous sommes d’accord avec le fait d’accueillir sur notre territoire ces personnes en danger, ces personnes qui sont dans la détresse, de quelque nationalité, couleur, religion, pensée, idéologie qu’elle soit. Nous en sommes même fiers.

C’est le fondement de notre démocratie, celle-là même qui puise ses racines dans une liberté offerte à tout un chacun, dans une liberté d’opinions contradictoires qui rassure l’homme d’être un homme, qui assure à cet homme la liberté de penser, d’agir selon ses convictions, pour autant qu’elle soit conforme à l’idéologie sociétale de cette même démocratie. Je, nous, vous êtes partisans de cette idéologie sociétale et je, nous la défendons avec vous.

Les intérêts des grands ne sont certainement pas gracieux et inopportuns. Nous ne sommes en fait que u0022le peupleu0022 à leurs yeux. Rien à voir avec la fraternité humaine

Mais quand nous lisons que de grandes dames et de grands hommes dirigeants de pays européens nous font l’apologie de l’accueil des migrants sur leurs territoires en nous tambourinant à tout va que l’Europe se doit d’accueillir plus de migrants afin de palier à une démographie plongeante, afin de palier au manque de main-d’oeuvre annoncé pour nos entreprises manufacturières, afin de renforcer des marchés qui s’essoufflent…..

C’est donc avec cette vision de partage des richesses, de fraternité humaine que nos édiles politiques nous promettent un monde meilleur.

Je pense sincèrement que l’on s’éloigne des notions de partage, d’amour, d’humanité qui animent nos consciences.

Le partage des richesses culturelles et le partage des valeurs d’accueil de personnes en difficultés sont de bonnes choses et je les défends. Nous ne pouvons en temps qu’être humain y être opposés.

Mais nous constatons que ces valeurs sont détournées par des politiques qui n’ont rien à voir avec cela. Les intérêts des grands ne sont certainement pas gracieux et inopportuns. Nous ne sommes en fait que « le peuple » à leurs yeux. Rien à voir avec la fraternité humaine.

Il est plus que temps d’apprendre à écouter son « peuple » et à déterminer avec lui les opportunités de développement d’une société démocratique et participative. De tenir des lignes de conduite et d’épanouissements sociétaires en phase avec une mondialisation imposée, plutôt que de nourrir les extrêmes politiques qui se délectent de choix en opposition avec la majorité des citoyens.

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