Pour accueillir un camp, les exigences sont assez basiques, encore plus pour les prairies que les bâtiments. © getty images

Nouveaux rythmes scolaires: recherche lieu de camp désespérément

Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

La semaine de vacances rabotée au début du mois de juillet aura de lourdes répercussions sur les camps des mouvements de jeunesse. Le défi pour l’été 2023: trouver plusieurs centaines de nouveaux lieux où les organiser.

Pour les mouvements de jeunesse, la modification du calendrier scolaire n’était pas une surprise, ils avaient même été consultés. Mais parmi les différents scénarios sur la table, celui qui a été finalement adopté ne fait pas vraiment leur affaire. «36,6% de nos camps sont organisés lors de la première quinzaine de juillet et devront être postposés, cela touche 35 000 personnes», chiffre Camïlle Termote, chargée des relations extérieures pour les Guides. Les Guides, les Scouts, les Scouts pluralistes, le Patro et les Faucons rouges – les cinq mouvements de jeunesse en Belgique francophone, où sont affiliés environ 100 000 jeunes de 5 à 18 ans – ont d’ailleurs publié ensemble, en janvier dernier, un plaidoyer afin de sensibiliser le monde politique et le grand public à leurs difficultés.

Si l’opération prospection ne donne pas assez de résultats, il faudra réduire la durée des camps pour tous les caser.

Le plus gros challenge pour l’été à venir: dénicher de nouveaux endroits de camp, alors qu’il y a déjà pénurie, pour que tous les animés puissent trouver leur bonheur dans un laps de temps resserré. Première piste pour relever le défi: utiliser les locaux des mouvements de jeunesse eux-mêmes. «La ministre Valérie Glatigny (NDLR: en charge de la Jeunesse, MR) a débloqué un subside spécial pour que les groupes qui sont locataires ou propriétaires du bâtiment dans lequel ils organisent leurs animations pendant l’année puissent le mettre aux normes et accueillir des camps», signale Camïlle Termote. Budget: 1,2 million d’euros, avec des enveloppes de maximum 20 000 euros. Soit un potentiel d’une soixantaine de nouveaux lieux. Un coup de pouce appréciable, mais insuffisant puisque les mouvements de jeunesse estiment qu’il faudrait entre quatre cents et six cents endroits supplémentaires pour leurs membres, en constante augmentation.

Large spectre

Autre levier à activer: la décentralisation. Alors que plus de 70% des camps se concentrent dans les provinces de Luxembourg, de Namur et de Liège, l’idée est d’investir davantage le Hainaut et le Brabant wallon. «En ce qui concerne le type de bâtiments, le spectre est très large, ça peut être une école, la salle d’un club sportif, une salle communale ou même une maison individuelle dotée de grandes pièces», relève Lionel Bulpa, de l’asbl Atouts Camps, qui a récemment été boostée financièrement par la ministre Glatigny et dont une des missions est de délivrer des labels aux endroits de camp, bâtiments et prairies.

Les exigences sont assez basiques pour accueillir un camp: les locaux doivent disposer au minimum d’une attestation de sécurité-incendie, d’eau potable, de toilettes et d’une cuisine, et pour les prairies, c’est encore plus simple. A la clé: autour de 1 500 euros pour la location d’un bâtiment et de 750 euros pour une prairie. «Si les propriétaires ont des doutes, nous sommes là pour les accompagner, les conseiller et répondre aux questions», lance Lionel Bulpa dans un appel qui ressemble à une bouteille à la mer. Si l’opération prospection ne donne pas assez de résultats, il faudra passer au plan B: réduire la durée des camps pour tous les caser. Animés et animateurs grincent déjà des dents.

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