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En Flandre, malgré la pluie, les nappes phréatiques ne se sont toujours pas remises de la sécheresse

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Février a été particulièrement pluvieux, et mars semble bien parti pour l’être aussi. Mais ces précipitations suffisent-elles à remonter le niveau des nappes phréatiques, notamment en Flandre, particulièrement touchée par la sécheresse des trois derniers étés ?

Les chiffres de l’IRM confirment ce que chacun a pu constater: le mois de février a été très pluvieux. À Uccle, on a mesuré 107,7 millimètres de précipitations pour 22 jours de pluie, soit 6 jours de plus que la normale de saison. Et à voir les prévisions pour les prochains jours, mars semble également parti pour battre des records.

Comme l’écrit le quotidien De Morgen, on pourrait se consoler d’arriver tous les matins trempé au boulot en se disant que toute cette pluie est « bon pour la nature ». Il n’en est malheureusement rien, du moins en Flandre, où les nappes phréatiques ne se sont toujours pas remises de la sécheresse des étés 2017, 2018 et 2019.

La terre a soif

Professeur en ingénierie hydraulique à la KuLeuven, Patrick Willems se fait interpeller tous les jours. « Est-ce que la pluie peut s’arrêter maintenant ? On comprend que la nature ait besoin d’eau, mais on en a assez », lui disent ses interlocuteurs. À chaque fois, explique-t-il au Morgen, il est obligé de décevoir, car la terre a toujours soif.

Le 9 février dernier, l’agence flamande de l’environnement (VMM) a en effet constaté que les niveaux relatifs des eaux souterraines avaient très peu changé depuis novembre. Cela signifie que le niveau des nappes phréatiques remonte, mais ça ne suffit pas à compenser la sécheresse des étés.

S’il s’attend à une légère amélioration, Willems souligne l’importance d’une pluie continue et pas trop forte. L’eau de pluie doit en effet s’infiltrer dans le sol. S’il pleut très fort, l’eau s’écoule vers les ruisseaux et les égouts.

De plus en plus d’étés secs

Comme les étés secs semblent se généraliser, la Flandre ne peut se permettre d’espérer que la pluie qui tombe du ciel vienne relever le niveau de ses nappes phréatiques. Elle risque de faire face à de réelles pénuries. Le VMM réfléchit à des mesures pour savoir qui sera prioritaire pour consommer de l’eau en cas de forte pénurie.

Pour Willems, la Flandre ne peut plus perdre une goutte d’eau de pluie, même si selon lui c’est une gageure puisque 15% de la surface de la région est asphalté (l’eau ne peut donc s’y infiltrer), un chiffre difficile à réduire. Aussi conseille-t-il de freiner au maximum le bitumage et de chercher des alternatives pour mieux recueillir l’eau de pluie. Il pense notamment à des fossés de drainage, tant en Flandre qu’en Wallonie.

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