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Elio Di Rupo annonce un congrès du PS sur le décumul intégral des mandats

Le président du parti socialiste Elio Di Rupo a annoncé mardi soir sur Twitter qu’il proposera au prochain Bureau du PS l’organisation d’un congrès extraordinaire de modification statutaire sur le décumul des mandats le 2 juillet.

Quelques minutes plus tôt, le ministre-président wallon Paul Magnette avait indiqué dans le Journal Télévisé de la RTBF qu’il partageait totalement l’ultimatum des Jeunes socialistes exigeant le décumul intégral des mandats. « Le PS vit une crise profonde », a-t-il indiqué, « nous avons besoin de réformes radicales le plus vite possible, avant les vacances d’été ».

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Le parti socialiste est confronté ces derniers mois à une série de nouvelles affaires qui secouent ses instances. Certains mandataires, à Liège, Charleroi ou Bruxelles ont pu accumuler les mandats et les rémunérations que ce soit chez Publifin, au Samusocial ou à l’ISSPC.

Pour mettre fin à ces pratiques non éthiques, l’idée radicale du décumul (parlementaire ou bourgmestre et échevin…), appliquée par Ecolo, a gagné du terrain, poussée notamment par les Jeunes socialistes. Un nombre de députés-bourgmestres socialistes se sont toutefois montré hostiles à une telle proposition, à une bonne année des élections communales, et à deux ans du scrutin régional et fédéral. Le 3 juin dernier, jugée trop faible, une proposition intermédiaire, invitant à tester le décumul auprès du législateur et à l’appliquer en 2024 au PS en cas d’échec de la voie parlementaire, a été repoussée par la base lors d’un rassemblement militant. Les militants ont tranché, ils ont appelé au décumul intégral immédiat. Plusieurs ténors du parti dont les bourgmestres de Liège et de Bruxelles Willy Demeyer et Philippe Close, le président du Parlement bruxellois Charles Picqué et le ministre-président wallon Paul Magnette, se sont inscrits dans la même logique.

Pour vaincre les derniers récalcitrants, il fallait encore y joindre la forme et après une réunion au sommet, le président Elio Di Rupo a annoncé qu’il proposera un congrès statutaire extraordinaire le 2 juillet, dans un peu plus de quinze jours.

Sur la RTBF, le ministre-président Paul Magnette a même dit vouloir aller plus loin que cette question des cumuls, suggérant de limiter dans le temps l’exercice d’un mandat de Premier ministre ou de ministre-président, selon les modèles français et américain qui prévoient deux mandats présidentiels au maximum.

Alors que le parti est secoué à quelques encablures des prochaines échéances électorales, Paul Magnette a indiqué que la présidence d’Elio Di Rupo n’était pas remise en question. « Il a été élu jusqu’en 2019. Je veux qu’il continue, il est là pour agir et a tout le poids pour le faire. Je ne ferai pas de coup d’Etat, je ne suis pas candidat, je soutiens Elio Di Rupo ».

A entendre Paul Magnette, il serait encore possible de cumuler une fonction politique avec celle de président de parti. « Mais ne me projetez pas… », a-t-il précisé. Ne comprenant pas le MR et la N-VA qui semblent vivre sur « une autre planète », le ministre-président wallon a encore dit espérer que d’autres formations politiques suivront le modèle du décumul, même s’il revient au PS de montrer l’exemple.

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