Le bâtiment effondré à Anvers

Effondrement d’un bâtiment à Anvers: des erreurs de constructions ignorées

Le Vif

Pendant six mois, un bureau d’études a signalé des erreurs de construction dans le bâtiment de l’école de Nieuw-Zuid, avec des alertes encore deux jours avant la catastrophe, écrit De Standaard.

Le drame s’était produit sur le chantier d’un bâtiment scolaire qui devait ouvrir ses portes à la rentrée 2021. Une partie du bâtiment s’est effondrée en pleine après-midi de ce funeste 18 juin. Neuf personnes ont été blessées en plus des cinq personnes décédées.

   La cause de l’effondrement reste pour l’heure inconnue, mais l’entrepreneur en charge du chantier Democo mène sa propre enquête avec des experts indépendants.

   Récemment, une lettre a fait surface et semé le doute. Envoyée deux jours avant la catastrophe par le bureau d’études Establis, elle avertissait: « les voûtes ne peuvent pas supporter le poids des planchers et des murs« . Establis y ajoutait que cela avait été signalé « à plusieurs reprises, tant oralement que par courrier électronique », depuis six mois.

   L’enquête doit révéler si les problèmes mentionnés dans la lettre ont effectivement contribué à l’effondrement survenu deux jours plus tard. « Nous allons laisser la justice faire son travail », a répondu le CEO d’Establis, Frederik Moortgat.

   La ville d’Anvers et sa filiale immobilière AG Vespa n’étaient pas au courant de la lettre signalant des problèmes de stabilité sur le site de l’école, a réagi de son côté l’échevine responsable du développement urbain Annick De Ridder (N-VA), également présidente de AG Vespa. « Si les faits étaient avérés, nous ne pourrions que nous indigner », convient-elle, appuyée par le bourgmestre Bart De Wever (N-VA).

   « La chaîne des responsabilités doit être établie », ajoute-t-elle. « C’est ce que l’État de droit doit aux victimes et à leurs proches. » Les syndicats ABVV et ACV organisent vendredi un événement commémoratif en hommage aux victimes de la catastrophe

   De son côté, Peter Mertens, conseiller PTB à Anvers et député fédéral, réagit avec stupeur : « C’est incroyable. Au vu de ce courrier, on ne peut que se demander pourquoi l’entrepreneur n’a pas tenu compte de ces graves avertissements, mais aussi, si la Ville d’Anvers avait été informée des problèmes sur le chantier. Les informations reprises dans ce courrier correspondent aux témoignages que m’ont confiés des ouvriers qui ont échappé à la catastrophe. Ils m’ont dit qu’il y avait d’énormes problèmes sur le chantier, mais qu’ils avaient l’impression qu’ils n’étaient pas pris en compte. »

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