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Eerdekens :  » La détention de M. Wesphael n’a rien de scandaleux « 

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Membre de la commission des poursuites du parlement wallon, Claude Eerdekens (PS) revient sur l’extrême prudence de l’assemblée vis-à-vis de Bernard Wesphael, inculpé d’assassinat et maintenu en détention. « Ce n’est pas lui la victime. »

Mardi et mercredi, les commissions des poursuites du parlement wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’ont pris aucun risque dans l’affaire Wesphael. Le député du Mouvement de Gauche reste donc maintenu en détention jusqu’à nouvel ordre par le parquet de Bruges. Les assemblées se pencheront toutefois sur la demande de Me Jean-Philippe Mayence, l’avocat de Bernard Wesphael, à propos du « flagrant délit » retenu contre son client.

Claude Eerdekens, député-bourgmestre et membre de la commission des poursuites au niveau wallon, ne voit pas en quoi la précaution du parlement pose problème. « Mardi soir, nous n’avions reçu aucune demande de levée d’immunité parlementaire, ni même la demande émanant de M. Wesphael. La réunion était donc inutile. »

« Il n’y a aucun embarras sur ce dossier »

Le socialiste andennais peut capitaliser sur ses talents d’avocat pour justifier son point de vue. « Me concernant, je ne ressens aucun embarras vis-à-vis de ce dossier. La justice a retenu le flagrant délit, qui est une matière pénale, contre M. Wesphael. Je ne peux pas porter de jugement avant d’avoir les compléments d’information nécessaires. »

Ces derniers jours, plusieurs constitutionnalistes et observateurs ont critiqué le maintien en détention de Bernard Wesphael sans les éléments justifiant, selon eux, le « flagrant délit ». Claude Eerdekens est d’un autre avis. « Le maintien en détention de M. Wesphael n’a rien de scandaleux. Les faits qui lui sont reprochés sont très graves. Et n’oublions pas que l’immunité parlementaire est destinée à protéger le parlement. Elle vise à enrayer toute volonté d’empêcher le politique de faire son travail correctement. Or, la seule présence aux votes de M. Wesphael ne peut pas influencer les prises de décision. Sur le plan pénal, il doit donc être traité comme un citoyen lambda. »

Dans la foulée, il tient à rappeler que « la vraie victime dans cette affaire, ce n’est pas Bernard Wesphael », évoquant les proches de Véronique Pirotton qui se sont constitués partie civile.

Opposé à une réunion commune des commissions

Mercredi après-midi, les parlements concernés ont fait part de leur intention de travailler en commun sur ce dossier, envisageant pour l’occasion la possibilité de fusionner les deux commissions des poursuites. « Je ne vois pas d’un bon oeil une réunion commune, estime Claude Eerdekens. Cela poserait un vrai problème de validité dans le fonctionnement des commissions. De prime abord, mieux vaut que chacun reste chez soi. Mais nous n’avons pas encore eu l’occasion d’en discuter conjointement. »

Les assemblées doivent encore examiner les informations transmises par les avocats de Bernard Wesphael avant de prendre position sur l’opportunité du « flagrant délit » retenu à son encontre. Aucune décision n’est attendue avant la semaine prochaine.

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