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Editions de l’Avenir: priée, par l’AJP, de geler le plan social, la ministre De Bue va instruire le dossier

La ministre wallonne des Pouvoirs locaux, Valérie De Bue (MR) qui exerce la tutelle sur Nethys, propriétaire des Editions de l’Avenir, et à qui l’Association des journalistes professionnels (AJP) a demandé, à ce titre, de « geler » la restructuration en cours au sein du journal, va « instruire » le dossier, a-t-elle assuré mercredi en séance plénière du Parlement de Wallonie où elle était interrogée sur le sujet par les députés Dimitri Fourny (cdH) et Pierre-Yves Dermagne (PS).

La ministre a rencontré, mercredi matin, des délégations de l’AJP et de la Société des Rédacteurs (SDR) qui ont à nouveau plaidé pour le gel du plan de restructuration menaçant de priver les Editions de l’Avenir de 25% de leurs effectifs.

« Durant la rencontre, l’AJP et la SDR ont pu étayer leur demande qui se base en effet sur le décret gouvernance et sur la possibilité qu’il offre d’exercer une tutelle d’annulation sur les filiales des intercommunales », a expliqué Valérie De Bue. « Je vais instruire ce dossier, ce qui implique, de la part de l’actionnaire, la transmission de toutes les décisions et de toutes les pièces nécessaires », a poursuivi la ministre. « Mais ça ne veut pas dire que le plan est annulé puisque le dossier doit être instruit. Et cette instruction ne suspend pas non plus la restructuration », a-t-elle ajouté.

Vérifier la légalité

Concrètement, cette instruction – d’une durée maximale de 30 jours, selon l’Avenir -, doit permettre de vérifier la légalité de la décision du conseil d’administration des Editions de l’Avenir concernant la restructuration. Elle doit également déterminer si cette décision est contraire – ou pas – aux intérêts régionaux.

Si l’instruction confirme l’illégalité de la décision ou le fait qu’elle nuit aux intérêts de la Région, la ministre pourra décider d’exercer son pouvoir de tutelle et annuler le plan de restructuration.

« Envisager une solution garantissant l’emploi et la diversité de la presse »

« Je salue la volonté du gouvernement de reprendre le dossier en main mais j’en appelle aussi aux associés de l’intercommunale qui ont, eux, les clés en main pour bloquer les décisions qui ont été prises », a réagi le chef de groupe cdH au parlement wallon, Dimitri Fourny. « La majorité PS-MR – à la Ville de Liège, à la Province – peut tout arrêter d’initiative. Elle n’a pas besoin d’instruire; il lui suffit de décider. Les associés de l’intercommunale doivent sortir du bois et s’engager pour que le gouvernement puisse avancer », a-t-il ajouté.

Le chef de file socialiste, lui, s’est étonné que la ministre ait tant attendu pour instruire le dossier. « Vous avez un devoir à la hauteur des pouvoirs qui sont les vôtres aujourd’hui », a estimé Pierre-Yves Dermagne. « Ces pouvoirs, au regard de l’intérêt général, vous permettent de geler les décisions prises, de les annuler et faire en sorte qu’on puisse envisager une solution garantissant l’emploi et la diversité de la presse », a-t-il enfin dit.

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