Charles Michel © Belga

Échange des données: Michel trouve le Parlement européen trop lent

Le Premier ministre belge, Charles Michel, a fustigé jeudi la lenteur du Parlement européen à adopter une législation sur l’enregistrement et l’échange des données des passagers aériens. « Je trouve choquant qu’il faille attendre encore un an », alors que le dossier a été « initié il y a une dizaine d’années », a-t-il déclaré, à l’issue d’un sommet consacré notamment à la lutte contre le terrorisme.

Le traitement des données des passagers aériens suscite depuis de longues années des débats politiques ardus au Parlement européen, entre les défenseurs de la vie privée et les partisans d’une meilleure coordination anti-terroriste. Les débats se sont d’abord focalisés sur la collecte de données par les Etats-Unis, avant de bloquer sur une proposition visant à créer un fichier européen des données (PNR). Déposée en 2012 par la Commission, celle-ci a été rejetée en commission parlementaire en 2013 et végète depuis dans les circuits parlementaires. Les attentats récents commis à Bruxelles et Paris, dont certains auteurs avaient voyagé en Europe et en Syrie, ont remis la question à l’ordre du jour. Le rapporteur, Timothy Kirkhope, a promis de déposer un texte de compromis pour la fin du mois, mais les instances parlementaires ne tablent sur un accord que d’ici la fin de l’année.

Les défenseurs de la vie privée ne désarment en effet pas, notamment au sein de la famille libérale de M. Michel. Interrogé à ce sujet, ce dernier « persiste et signe » et « appelle les parlementaires européens à se mobiliser ». « Je trouve choquant qu’il faille attendre encore un an », a dit M. Michel. Pour le Premier ministre, il n’est pas question de créer un « big brother qui remettrait en cause les libertés fondamentales », mais bien d’assurer la sécurité en obtenant des informations sur des personnes suspectes circulant en Europe ou vers la Turquie. Il cite en exemple les informations reçues par les services de sécurité dans le cadre de l’opération anti-terroriste menée à Verviers. « Si on n’avait pas eu un petit peu d’information, on aurait eu une tragédie », a-t-il dit.

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