Droit de réponse

Nous avons reçu la demande de droit de réponse du docteur Michel Schaar, après la publication de l’article « L’enfer d’une vie de mère », sur le film A perdre la raison, de Joachim Lafosse.

Nous avons reçu la demande de droit de réponse du docteur Michel Schaar, après la publication de l’article « L’enfer d’une vie de mère« , sur le film A perdre la raison, de Joachim Lafosse.

« Vous me citez dans votre article intitulé « L’enfer d’une vie de mère ». Comme Joachim Lafosse, réalisateur et scénariste du film « A perdre la raison », me cite dans des interviews qu’il donne et perd toute crédibilité en prétextant à qui veut l’entendre que son histoire n’est qu’une « fiction librement inspirée ».

Non, ce film n’a pas été voulu « fiction » mais reprise tronquée d’éléments du dossier d’instruction criminelle de « l’affaire Lhermitte » et de la défense, rejetée, de l’égorgeuse, avec l’intention d’imputer la responsabilité morale des actes atroces au papa et au grand-père des enfants assassinés. Il s’agit de faire de la criminelle une victime et des victimes des coupables. Comme l’a dit un psychiatre en cette affaire :  »On se sent moins coupable quand d’autres le sont aussi ».

Votre parti pris manifeste pour la mère homicide est indigne d’un journaliste. Il est intellectuellement malhonnête de cautionner comme un fait la thèse véhiculée de concert par Geneviève Lhermitte et Joachim Lafosse. Il est inconsidéré de donner foi comme vous le faites aux mensonges d’un film qui n’est pas mené comme fiction dès lors qu’il joue de la confusion et que son auteur cite publiquement l’histoire et les protagonistes qu’il a voulu mettre en scène.

LES CONTREVERITÉS 1) Il a été établi que le docteur Schaar n’était présent dans la famille qu’un jour par semaine (surtout suivant les désirs de Geneviève Lhermitte pour alimenter le frigo et disparaître immédiatement ensuite). Les enfants se désolaient de ne pas voir plus souvent leur grand-père.

2) Il a été établi qu’il n’y a jamais eu de voyage de noce durant lequel le docteur aurait partagé la chambre du couple.

3) Il a été établi que les traites de la maison étaient payées par le couple et non par le docteur.

4) Il a été établi que le docteur Schaar n’était pas le médecin traitant de la famille. Il y avait un docteur VB qui suivait les enfants dans la ville du drame (située à 40 km du cabinet du Dr. Schaar).

5) Faudra t-il établir que Mounir/Bouchaïb et le docteur n’ont jamais été amants que dans l’imagination perverse du réalisateur du film ?

6) Vous m’affublez du titre d' »entérologue » (avec un qualificatif gratuit et inutilement blessant de « pleurnichard ») : ce titre n’existe pas et je ne l’ai jamais utilisé.

7) Les 5 enfants innocents n’imaginaient pas un instant que leur famille puisse être « une abominable triangulation toxique » selon votre expression. Ce qui l’a rendue toxique c’est la mort atroce des mains de leur mère.

8) Vous affirmez que Geneviève Lhermitte fut une « mère aimante, intelligente, attentionnée, fidèle, délicate et dévouée ». Je n’ose imaginer ce qu’aurait été ce carnage si la mère n’avait pas eu ces qualités que Monsieur Lafosse et vous-même lui prêtez si généreusement …

Je pourrais poursuivre le relevé des contrevérités mais je n’irai pas plus loin, par respect pour les cinq enfants décapités. Un respect et une empathie dont ni vous, ni le scénariste pouvez vous enorgueillir.

Je vous cite : « On ne peut qu’imaginer que le réalisateur veut par là pointer le vrai Dr. Schaar et son Bouchaib chéri qu’il juge conjointement coupables ». Cette assertion, que vos propres interprétations et mises en cause veulent attester, est scandaleusement injurieuse et attentatoire à mon égard.

J’ignore si vous avez des enfants. Mais s’il devait vous arriver un aussi grand malheur, je présume que vous n’auriez pas souhaité qu’un cinéaste prétentieux s’acharne à faire un film sur votre détresse, ni qu’un journaliste vous accable indûment.

Michel Schaar

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