
Drogue: le procureur du port d’Anvers pilotera la lutte contre la criminalité
Le nouveau procureur du port d’Anvers pilotera la lutte contre la criminalité liée à la drogue sur l’ensemble du territoire lié au port, y compris dans les parties situées en Flandre orientale, a indiqué le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, en commission de la Chambre.
Ce choix s’inscrit dans le cadre du « stroomplan XXL » qui encadre la lutte contre le trafic de drogue dans la métropole. Le « stroomplan », mis en place en 2017, en est à sa deuxième version. La première ne fut pas un succès, a reconnu le ministre. « Mais nous restons fidèles à sa philosophie et nous ne voulons pas créer de nouveaux services », a-t-il assuré.
« Le procureur du port devient le régisseur de la lutte contre la criminalité liée à la drogue sur les plans stratégique, tactique et opérationnel« , a ajouté M. Van Quickenborne (Open Vld).
Jusqu’à présent, le parquet anversois devait partager sa compétence avec celui de Termonde puisqu’une partie importante du port, le Linkeroever, se situe en Flandre orientale.
Deux chambres spécialisées « drogue » seront par ailleurs ouvertes au tribunal d’Anvers de manière à dédoubler la chambre correctionnelle qui traite pour le moment aussi bien les dossiers de drogue que la criminalité grave et organisée.
D’un point de vue policier, la police fédérale d’Anvers et la douane s’occuperont de l’ensemble du port. « La centralisation du travail au parquet d’Anvers fera une différence notable pour la police judiciaire. Un point de contact central fixe sera mis sur pied; il permettra d’améliorer la communication et l’expertise », selon M. Van Quickenborne. Des moyens supplémentaires iront également à la PJF anversoise et à la police de la navigation.
Aux dires du ministre et de sa collègue de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), cette réforme permettra de renforcer la lutte contre la criminalité liée à la drogue à tous les niveaux. « Nous ne voulons pas réformer pour réformer. Nous voulons surtout rendre un meilleur service au citoyen, moins d’éparpillement et plus de coopération. Nous n’avons d’ailleurs pas attendu les récents incidents violents à Anvers. Ceux-ci ont fait en sorte que nous maintenions notre vigilance », a encore dit M. Van Quickenborne.
Des initiatives législatives sont également prises, dont un avant-projet de loi qui donnera plus de pouvoir aux communes pour fermer des établissements liés au trafic de drogue et une loi qui permet d’interdire l’accès au port aux trafiquants déjà condamnés pour une durée de 20 ans, de même qu’en matière de coopération internationale. « Il n’y a pas de solution miracle. Le trafic de drogue ne s’arrête pas aux frontières. Nous voyons la criminalité liée à la drogue augmenter aussi dans d’autres pays en Europe », a fait remarquer Mme Verlinden.
Les deux ministres ont encore insisté sur l’importance d’une approche multidisciplinaire du phénomène, incluant non seulement le trafic mais aussi la consommation. « Tant qu’il y a un débouché pour la poudre blanche, on continuera à écoper alors que le robinet coule. Le gouvernement fédéral veut aussi renforcer l’approche qui vise la demande », a expliqué M. Van Quickenborne.
Des initatives seront prises dans le domaine de la santé. « Au niveau du parquet, les usagers de drogue problématiques seront renvoyés vers les services d’aide en matière d’accoutumance. Au niveau du tribunal, il s’agira d’accompagner les usagers problématiques par une approche judiciaire sur mesure », a-t-il ajouté.
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